ARTISTE:

MARILYN MANSON

(ETATS UNIS)
TITRE:

MECHANICAL ANIMALS

(1998)
LABEL:

INTERSCOPE RECORDS

GENRE:

METAL INDUSTRIEL

TAGS:
Concept-album, Electro
""Mechanical Animals" est un nouveau monument de la part de Marilyn Manson dont la façade provocatrice ne doit pas cacher une intimité à la fois torturée et artistiquement talentueuse."
LOLOCELTIC (23.03.2015)  
4/5
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que Marilyn Manson est un adepte du contre-pied. Cachant une réflexion particulièrement poussée derrière une provocation extrême, le chanteur et ses acolytes surprennent à nouveau tout le monde avec un nouvel opus aussi glam que ses prédécesseurs pouvaient être sombres. Pas de pochette blasphématoire, même si l'on ne peut pas en dire autant des paroles, mais un être androgyne et extraterrestre du nom d'Omega, sujet d'un nouveau concept bicéphale le mettant face à son reflet nommé Alpha. Capturé sur terre, il est transformé en star du rock au sein d'un groupe nommé The Mechanical Animals, et influence les émotions d'Alpha, représentation de Marilyn Manson, par ses faits et gestes. Ajoutez à cela le fait que cet album s'inscrit au sein d'une trilogie inversée avec les deux précédents albums, et vous avez de nombreuses raisons de déclencher quelques migraines en essayant de vous y retrouver. Il est cependant à noter l'influence du personnage de Ziggy Stardust sur celui d'Omega, confirmant au passage l'admiration de Manson pour David Bowie.

L'influence de l'homme aux yeux vairons se retrouve également dans le titre 'The Speed Of Pain', ballade aérienne et triste aux chœurs cybernétiques qui n'est pas non plus sans rappeler les Pink Floyd. Car Marylin Manson ne désarçonne pas seulement son auditoire au niveau visuel, mais également en multipliant les changements de direction musicale sans pour autant sombrer dans un chaos indémêlable. En effet, et ce n'est pas un des moindres exploits de cet opus, "Mechanical Animals" reste cohérent, voyage torturé dans un monde troublé par les drogues et les délires aliénés d'êtres cherchant à échapper à une confusion étouffante. Dans cette quête désespérée, les sentiments se heurtent, s'imbriquent et explosent parfois sous la forme de la colère ('I Want To Disappear'), ou s'abiment dans des danses désabusées ('The Dope Show') ou enragées ('Rock Is Dead'). Ce dernier titre rappelle que la provocation est une face incontournable de l'identité de l'artiste, mais celle-ci n'est jamais gratuite, se trouvant toujours à la base d'une réflexion plus profonde.

Sur le cyberpunk énervé 'Posthuman' qui voit Rose McGowan (petite amie de Manson) participer aux chœurs, le chanteur éructe des "God is just a statistic" visant plus à questionner sur la place réelle prise par la croyance qui ne se trouve pas forcement où elle le devrait. 'I Don't Like The Drugs (But The Drugs Like Me)', avec son solo interprété par Dave Navarro et son refrain scandé avec une redoutable efficacité, traduit plus un désespoir caché derrière un humour désabusé, alors que les "I'm not in love but I'm gonna fuck you 'til somebody better comes along" de 'User Friendly' sont en fait les paroles d'une femme retenant le héros prisonnier, esclave soumis à ses désirs.
Dernière surprise avant un final s'élevant vers la rédemption, 'Fundamentally Loathsome' voit Manson se la jouer crooner sur une étonnante ballade old-school aux accents de valse.

Emprisonné entre un sombre 'Great Big White World' l'introduisant lentement dans une obscurité aux accents industriels, et le binôme composé par 'The Last Day On Earth' et 'Coma White' traduisant une évasion vers une lumière blafarde, "Mechanical Animals" est un nouveau monument de la part de Marylin Manson dont la façade provocatrice ne doit pas cacher une intimité à la fois torturée et artistiquement talentueuse. Digne de ces œuvres qui se refusent aux adeptes de la superficialité, ce nouvel opus se mérite et vous laissera découvrir ses trésors pour peu que vous ne sombriez dans un des nombreux pièges cachés qu'il recèle.


Plus d'information sur http://www.marilynmanson.com





LISTE DES PISTES:
01. Great Big White World - 5:01
02. The Dope Show - 3:46
03. Mechanical Animals - 4:33
04. Rock Is Dead - 3:09
05. Disassociative - 4:50
06. The Speed Of Pain - 5:30
07. Posthuman - 4:17
08. I Want To Disappear - 2:56
09. I Don't Like The Drugs (but The Drugs Like Me) - 5:03
10. New Model No. 15 - 3:40
11. User Friendly - 4:17
12. Fundamentally Loathsome - 4:49
13. The Last Day On Earth - 5:01
14. Coma White - 5:38

FORMATION:
Ginger Fish: Batterie
M.w. Gacy: Basse / Claviers / Batterie
Marilyn Manson: Chant / Guitares / Basse / Claviers / Batterie
Twiggy Ramirez : Guitares / Basse
Zim Zum: Guitares / Claviers
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
SHAKA
05/10/2017
  0 0  
5/5
C’est bien simple, pour moi, il existe un avant « Mechanical Animals » et un après. En effet, avant de jeter une oreille sur ce 3è album de MANSON, je ne connaissais pas trop ce groupe et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’aimais pas... ou plutôt que j’avais de gros préjugés, surtout sur le personnage même de Manson. Un premier déclic a eu lieu quand, à force de voir passer le clip de « The Beautiful People » à la T.V., cette chanson m’est rentrée dans la tête pour ne plus en sortir. C’est bien simple, je regardais le clip le matin et ensuite, j’allais en cours et j’avais la chanson dans la tête pour toute la matinée ! La reprise d’EURYTHMICS (« Sweet Dreams ») aussi me plaisait bien, le clip un peu moins.
Et c’est à cette période que ma petite amie de l’époque s’est intéressée au personnage du Révérend (« Oh ! Il est trop beau Marilyn ! »...) et a acheté cet album. Au début, j’ai eu du mal, vu qu’elle passait en boucle les deux premières chansons uniquement, j’ai vite fait une overdose. Mais, un soir, je me suis mis l’album tranquillement, au casque, pour mieux le connaître et bien me foutre de sa gueule du genre « Ouah ! C’est vraiment nul, t’écoutes n’importe quoi en ce moment ! Je préférais quand tu écoutais SKID ROW, MOTLEY CRUE, JUDAS PRIEST ou EXTREME et que tu fantasmais sur Rachel Bolan (SKID ROW), Richie Kotzen (POISON) ou Nuno Bettencourt (EXTREME) ! ». Et aussi, ma curiosité était grande, surtout depuis que j’avais appris que le nouveau guitariste n’était autre qu’un certain John 5 qui venait de faire les parties de gratte sur le dernier DAVID LEE ROTH, mais aussi TWO (le projet Indus de Rob Halford). Il faut dire qu’à l’époque, j’étais à fond dans le Heavy Speed pur et dur alors bon... Je me suis donc mis l’album (pendant qu’elle était scotchée devant la TV et une émission qui devait être « Amours, Gloire Et Beauté », « Sous Le Soleil », « Les Feux De L’Amour », « Models Inc. » ou peut être bien un Disney, « Les Aristochats »... enfin, on s’en fout en fait) et j’appuie sur la touche « Play » :
« Great Big White World » : Alors ce morceau, je commençais à le connaître par cœur et finalement, je m’y étais habitué (comme souvent quand on nous bombarde sans arrêt d’une même chanson... quoique je ne suis pas certain que cela puisse fonctionner chez moi avec du Carlos, du Michel Sardou ou pire... THE CURE et DEPECHE MODE, faut pas pousser non plus !). En tout cas, rien à voir avec l’agressivité de « The Beautiful People »... Intéressant...
« The Dope Show » : Alors, celle-là, je la connaissais bien aussi et je pense la même chose à son sujet que la chanson précédente. Le chant de Marilyn est bien plus posé que précédemment, très Glam... le refrain aussi d’ailleurs.
« Mechanical Animals » : Putain, c’est vraiment pas mal en fait ! En plus, le break agressif vers la fin du titre est bien jouissif !
« Rock Is Dead » : Un hymne ! Rien que ça ! Je suis scotché à mes écouteurs, quel refrain tueur ! Du pur Hard Rock ! D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si cette chanson sera la B.O. de « Matrix ».
« Dissociative » : Ca se calme un peu... et le bougre de Manson, il sait jouer de sa voix. Excellent titre encore une fois ! Je commence à prendre peur...
« The Speed Of Pain » : Alors là, je suis littéralement scotché... c’est bel et bien une ballade avec guitare acoustique, mais aussi des bruitages plus modernes, pour au final ce qui deviendra une de mes ballades préférées.
« Posthuman » : Oula ! On change de rythme, voici une chanson bien plus rythmée, très Rock et encore un refrain de tueurs ! Génial, je commence à headbanger.
« I Want To Disappear », « I Don’t Like The Drugs (But The Drugs Like Me) » et « New Model n°15 » : Alors là, je suis aux anges... 3 chansons de pur Hard Rock militant, comme on pouvait en faire dans les années 80, mais avec un son très moderne. Sincèrement, les guitares et les chœurs lors des refrains, on n’est pas si éloigné que ça du « I Love Rock’n’Roll » de JOAN JETT !
La fin de l’album est un peu plus intimiste (« The Last Day On Earth ») et se termine même sur un autre chef d’œuvre, « Coma White », un modèle de ballade à la MANSON, c’est à dire dégageant quand même de l’énergie, mais aussi, une mélancolie évidente.
Je repose le casque... « Hey ! Finalement, mais c’est excellent, j’adore ! », dégoûté que j’étais de n’avoir pas matière à me moquer (c’était quand même l’objectif de ma première écoute). Et j’ai ensuite découvert que si on insérait le CD dans un ordinateur, on pouvait admirer les peintures de Manson.
Et voilà comment je suis devenu fan de MARILYN MANSON. J’ai ensuite découvert plus en détails les albums précédents, le moyen « Portrait Of An American Family » et l’excellent, agressif et froid « Antichrist Superstar ». Et les deux albums ne m’ont pas déçus le moins du monde (un retour à une musique plus agressive, alors qu’ensuite, c’est devenu plus mollasson et j’ai décroché), mais je garde une préférence toute particulière pour « Mechanical Animals », l’album le plus Glam de MANSON, le plus calme de la « grande époque », le plus beau... un de mes albums préférés tous styles confondus, tout simplement. Et vous pouvez toujours me dire : « MANSON, c’est nul, c’est commercial, c’est pour les gamines de 15 ans... », je n’y accorderai aucune attention. Et dire que dans le Playboy français, ils lui avaient collé une note de 1 lapin (sur une échelle de 5 lapins), c’est vraiment un scandale et une des rares fois où j’ai été en désaccord avec ce magazine (un autre fois étant, par exemple, quand a été élue playmate de l’année 1998, Karen McDougal alors que selon moi, Nikki Schieler (future Ziering) méritait amplement ce titre !).

IS93000
04/11/2015
224
  0 0  
5/5
sans être au niveau de antichrist ou holly wood, cet album propose la facette glamour de manson, mais reste blindé d'excellents titres.
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LECTEURS:
4.3/5 (3 avis)
STAFF:
4.5/5 (2 avis)
MA NOTE :
 
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