22ème album déjà pour les rockeurs dinosaures de UFO, mais premier album depuis bien longtemps qui présente un line-up stable. Car en effet Rob De Luca, qui accompagne le groupe sur la route depuis plus de trois ans, est enfin intronisé en tant que bassiste officiel. Il va même signer ici quelques titres fort à propos dans le répertoire du groupe. Autre nouveauté : exit Tommy Newton. Et c'est en Angleterre auprès de Chris Tsangarides (Gary Moore, Thin Lizzy, Malmsteen, Priest) que notre quintet a mis en boite "A Conspiracy Of Stars".
Si ce dernier apporte un son plus chaleureux au groupe, permettant au passage de retrouver les claviers de Paul Raymond, sans doute a-t-il poussé la formation à jouer de nouveau avec le cœur plus qu'avec la tête. 'The Killing Kind' lance l'OVNI sur les rails du plaisir non feint. Phil Mogg semble en grande forme et le solo final de Vinnie Moore rappelle que UFO a toujours accueilli en son sein de grands guitaristes. 'King Of The Hill' à la rythmique grisante, 'Rolling Rolling' ou encore 'Sugar Cane' aux allures Solid Blues Rock, qui n'aurait pas juré sur le dernier Bonamassa, transpirent l'authenticité et la joie de jouer. Tel le Deep Purple ou le Europe d'aujourd'hui, UFO semble lâcher la pression et passer hors compétition, cherchant avant tout à se faire plaisir, à faire ce qu'il fait le mieux sans se soucier de l'avis des chroniqueurs. Et c'est en levant le pied de la pédale (ce côté bluesy qui ressort si bien sur certains titres) que le groupe nous enchante.
Mais attention, "A Conspiracy Of Stars" n'en devient pas pépère pour autant et, dans cette ambiance plus posée, les coups d'éclats n'en sont que plus explosifs. Ainsi le hit au sens premier du terme 'Devils In Detail' (un titre que seuls des vieux de la vieille peuvent tenir avec une telle classe), 'Ballad Of The Left Hand Gun' et son feeling Southern Rock qui voit encore une fois Mogg tenir la barre aussi bien qu'un Gillan au même âge ou encore 'The Real Deal' (mid-tempo carré comme un apéri'cube) viendront donner tout l'équilibre et le relief nécessaires à l'album. Dans la même veine, le classique 'Messiah Of Love' et sa mélodie de guitare ensoleillée à la Ugly Kid Joe fera plaisir également aux fans du UFO les plus durs (même si la rythmique fleure bon le Funk Rock) alors que 'Precious Cargo', autre petit plaisir que s'offre le groupe, le verra verser dans un Folk Rock joyeux, tranquille et riche des ambiances de claviers de Raymond. N'oublions pas ici le travail de Moore qui propose quelques riffs et soli dantesques, ni celui de Parker qui impose le rythme avec une sacrée pêche.
Un album tout ce qu'il y a de plus mâture au final qui, s'il ne contient pas le hit du siècle, ne connaît pas de temps mort pour autant et auquel seul la pochette plus que douteuse vient faire défaut.