Tiens ? Le retour de Therapy? En fait, pas vraiment, car contrairement à beaucoup de leurs contemporains, le trio irlandais n’a jamais splitté pour se reformer des années plus tard. Il a même continué à sortir des albums dans une relative discrétion après le succès de "Troublegum" qui l’avait propulsé sur le devant de la scène au milieu des années 90.

"Disquiet" est le quatorzième album et il est considéré par le groupe comme une sorte de suite à "Troublegum" avec une pochette qui renvoie également à ce fameux opus de 94. Au lieu d’avoir un type qui met la tête dans une poubelle, celui-ci donne l’impression de se l'être cogné contre un mur, enveloppée d’un linge rouge sang. Un visuel dérangeant pour une musique toujours aussi coup de poing. Comme 'Knives' sur "Troublegum", 'Still Hurts' qui ouvre le nouvel album, utilise la même formule pop/rock alternatif/punk avec une efficacité remarquable : couplets rageurs, refrains mélodiques et rythmique sans faille, le tout envoyé en moins de 3 minutes. La suite est du même tonneau (de whisky irlandais bien sûr).

Ce qui est impressionnant chez Therapy? C’est que le groupe arrive la plupart du temps à maintenir cet équilibre fragile entre l’agressivité du rock alternatif et une certaine recherche mélodique que l’on retrouvait également au sein de formations comme Soundgarden et Smashing Pumpkins à la grande époque. De plus, à aucun moment, le groupe ne cède à la facilité de la ballade ou du single vulgairement accrocheur, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Saluons, pour finir, le très stoner ‘Deathstimate’, morceau le plus long mais pas le moins intéressant de l’album, qui prouve que Therapy? avait bien toute sa place sur le tribute album en hommage à Black Sabbath "Nativity in Black" (excellente compilation au demeurant).