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"Un album intimiste et expérimental pour la fée islandaise qui poursuit son irrésistible ascension artistique. Une oeuvre qui risque de provoquer une grande adhésion mais parfois aussi un rejet total."
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5/5
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Björk en 2015, c’est à la fois un nouvel album très attendu (le précédent, « Biophilia », date de 2011) et une rétrospective au MoMA (Muséum d’Art Moderne de New York), deux évènements qui placent la fée islandaise en bonne position sur le podium des évènements à retenir cette année. Curieusement, la première surprise fut incontestablement cette fuite sur le net deux mois avant la sortie officielle, obligeant les ayants droit à diffuser l’album dans la précipitation sur une célèbre plate-forme de téléchargement légale ; ce qui fait qu’une bonne partie de la planète a sans doute plus ou moins écouté ce nouvel opus bien avant de l’avoir eu entre les mains.
Ceci étant dit, pour ceux qui n’auraient pas encore jeté une oreille sur l’objet en question, "Vulnicura" représente un jalon particulier dans la carrière de Björk. Il s’agit d’un album concept relatant sa rupture amoureuse avec son compagnon Matthew Barney, les 3 premiers morceaux évoquant l’avant évènement et les trois derniers l’après, d’où ce très beau titre inspiré des mots latins vulnus (blessure) et cura (soins). Autrement dit, il s’agit d’une véritable mise à nue personnelle mais aussi un album cathartique où l’émotion est portée par la voix expressive de Björk, le tout rehaussé par de somptueux arrangements de cordes et des effets électroniques délicats rappelant deux de ses albums les plus importants, "Homogenic" et "Vespertine". Pour ce faire, Björk s’est entourée cette fois principalement du producteur vénézuélien Arca (notamment connu pour son travail avec Kanye West) et du producteur/musicien anglais Haxan Cloak (qui a travaillé avec le groupe expérimental Health). Des choristes islandaises ainsi que le chanteur Antony Hegarty (d’Antony and the Johnsons) interviennent également partiellement pour compléter la formation de circonstance.
‘Stonemilker’ qui ouvre l’album, est probablement le titre le plus accessible, porté par un magnifique tapis de cordes et la voix singulière de Björk qui avance à tâtons comme si elle n’osait déranger l’orchestre avant de prendre plus d’assurance par la suite. Une belle entrée en matière qui sera suivie par ‘Lion Song’, avec son intro a cappella et sa mélodie entêtante à travers laquelle la voix de la chanteuse semble comme décalée par rapport à une instrumentation plus électronique. Cet effet de décalage peut provoquer soit l’admiration pour son audace artistique (c’est le cas pour votre serviteur), soit le rejet mais il n’y a probablement pas de juste milieu et il en va ainsi du reste de l’album. ‘History of Touches’, d’une durée plus courte, joue la carte de l’électro minimaliste sans beats tandis que ‘Black Lake’ reprend les choses là où ‘Stonemilker’ les avaient laissées pour une longue composition symphonique où les moments d’accalmie laissent peu à peu place à des beats électro saisissants avant de retomber sur ses pattes en mêlant habilement les deux univers. ‘Family’ est plus difficile d’accès (par ses atours de musique contemporaine) mais non moins passionnant, prolongé par un ‘Not Get’ dans le même esprit avant-gardiste. Arrive ensuite la voie de la guérison avec ‘Atom Dance’ soutenu par Antony Hegarty, pendant masculin (ou plutôt androgyne) de l’islandaise. Terminons le voyage avec ‘Mouth Mantra’ traversé par des fulgurances électroniques que ne renierait pas un Aphex Twin des bons jours et enfin ‘Quicksand’ un peu plus anecdotique mais bien loin de dénaturer cet album aussi superbe que réussi dans son genre.
Eu égard à la carrière déjà admirable de Björk, on ne peut nier que "Vulnicura" fera probablement partie de ses réussites majeures aux côtés d’ "Homogenic" et de "Vespertine". Nul ne peut prédire quelle sera la suite de cette aventure mais remercions encore la fée islandaise de continuer à porter haut sa sensibilité et de la magnifier de cette façon. On aimerait pouvoir en dire autant de certains autres artistes et musiciens plus prolixes mais parfois bien moins inspirés.
Plus d'information sur
http://bjork.com/
LISTE DES PISTES:
01. Stonemilker 02. Lionsong 03. History Of Touches 04. Black Lake 05. Family 06. Notget 07. Atom Dance 08. Mouth Mantra 09. Quicksand
FORMATION:
Arca: Programmation Björk: Chant / Programmation, Arrangements De Cordes Haxan Cloak: Programmation John Flynn: Programmation Anthony Hegarty: Chant / Invité
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