Krakow, groupe norvégien de son état, est l’auteur d’un troisième album, "Amaran", après "Monolith" en 2009 et "Diin" en 2012. Œuvrant dans un post métal envoûtant (‘Pendulum’ et ses guitares éthérées) et parfois torturé (‘Genesis’), les Scandinaves ne laissent pas indifférents.
Coté production, il n’y a rien à dire tant les instruments semblent justes et sans effets ornementaux inutiles. Le groupe utilise à bon escient la technique et ne cherche pas à embellir plus qu’il ne faut le spectre sonore, laissant mijoter l’ensemble pour obtenir une œuvre qui respire malgré les envies négatives qui surgissent des première écoutes.
Se glissant dans la peau de l’auditeur lambda féru de musiques noires et parfois alourdies de guitares saturées, il est aisé de se projeter dans ce que propose le groupe, car tout semble d’une accessibilité évidente, même si le côté progressif et expérimental de ‘Of Earth’ par exemple, chatouille les conduits auditifs des amateurs de doom lourd et dégoulinant de noirceur.
‘Ten Silent Circles’, œuvre progressive mid-tempo à l’intro répétitive et mélodique, est la seule à compter en son sein des voix claires (on y entendrait Steven Wilson !) portant la composition au-delà des riffs rageurs et lourds des autres plages. Les ambiances de ce titre, multiples et variées, conjuguent au pluriel toute la quintessence des esprits torturés de leur auteur.
Œuvre courte -46 minutes au compteur- et aboutie, le post-metal de Krakow draine son lot de désolation tout en forçant le respect tant l’opus respire un secret espoir par le biais de compositions percutantes et diablement bien construites. "Amaran" est, à ce jour, le sommet d’une discographie qui, si elle est encore restreinte, ne manque pas de pépites en son sein.