Destra… Ce nom ne vous dit rien ? C’est plutôt normal vu que cette formation est absolument inconnue dans nos contrées. Ces brésiliens en sont pourtant à leur second album et viennent avec ce Joe’s Rhapsody titiller notre curiosité en proposant un concept album ambitieux. L’histoire débute dans une prison sur le dialogue entre un maton apportant le repas et Joe, repris de justice rendant grâce à dieu pour la nourriture et sa protection. Cette piété va surprendre le maton qui va lancer Joe dans un récit qui durera tout le long de l’album et qui permettra de mieux comprendre pourquoi il a attéri ici.
Sans vous dévoiler les évènements qui vont amener Joe à finir en prison, je me permettrai simplement de dire que cette histoire est basée sur un des fleaux auquel est actuellement confronté le Brésil… Une biographie tout en métaphore d’un garçon qui va devenir un homme beaucoup trop vite…
Si coté paroles, le travail est plutôt réussi, penchons nous maintenant sur la musique que nous propose Destra.
Le fait d’être un groupe brésilien pourrait inciter à faire le parallèle avec la formation de même origine et mondialement connue qu’est Angra… Autant le dire tout de suite, la comparaison n’a pas lieu d’être. Destra ne joue pas du tout dans la même catégorie. Nous avons à faire ici à un curieux mélange de multiples influences et surtout de multiples courants.
Si la première minute de « Into » fait furieusement penser au métal progressif de Dream Theater, passé ce délai, la suite s’égare vers d’autres styles plus ou moins reconnaissables. Passant ainsi d’un rock à la limite de la variété proche d’un Spin Doctor dans « Family Album » à un Hard Rock (influence majeure) qui peut fortement rappeler Deep Purple et cie, la musique de Destra ne manquera pas de surprendre. D’autant plus que des passages plus blues ou encore un gospel bien amené se glisseront dans certains morceaux pour notre plus grand plaisir.
La mélodie est donc privilégiée même si les parties techniques éparses ne laissent aucun doute sur la totale maîtrise des musiciens. Les exercices typiques du prog se retrouvent donc avec de nombreux soli, breaks, changement de rythmes et de phrasés dans la plupart des pistes.
Un mot sur le chant qui se place dans un registre malheureusement un peu trop évident pour ce genre de musique. Une fois de plus, les montées dans les aiguës rendent un son un peu trop métallique et n’apportent pas des sensations que pourrait procurer un Daniel Gildenlow. J’ajouterai que les paroles en anglais sont souvent assez difficile à capter… La faute à la prononciation ou à un volume trop faible ?
Le résultat final des différentes écoutes de ce Joe’s Rhapsody est globalement positif. Si certains titres n’arrivent pas toujours à sortir du lot, d’autres un peu plus originaux offrent de très bonnes sensations. L’album est bien équilibré et l’envie de le réécouter est bien présente. Une formation prometteuse qui pourraient bien renouveller un certain genre de métal progressif.