Nice Beaver ? Je ne vais pas vous faire le coup de vous faire croire que je connaissais ce groupe hollandais car il n’en est rien ! Je les ai donc découvert avec la sortie de ce deuxième album intitulé Oregon. Avec un tel patronyme, difficile d’imaginer de manière précise le style musical de ce combo, car le moins que l’on puisse dire, c’est que Nice Beaver ne s’enferme pas dans un style unique.
Chose tout de suite mise en lumière par le tout premier titre « Nights In Armour » développant sur plus de 12 minutes ses multiples ambiances dont une bonne moitié est dédiée aux envolées uniquement instrumentales. Ce titre reflète bien la diversité des influences de nos hollandais : guitare et ambiance assez orientale rappelant souvent Camel, passages jazzy, atmosphériques, voir assez symphoniques un brin mystérieux, mais aussi presque métal. Bref, une excellente mise en bouche, qui aurait pu tout simplement atteindre encore un tout autre niveau si le chant de Hans Gerritse avait été plus convaincant.
Sur les deux titres suivant « Morphine » et « Any Other Day » c’est au tour d’Erik Groeneweg de nous faire profiter de son chant. Sa voix plus profonde ainsi que son style me font beaucoup penser au groupe To/Die/For, eux-mêmes très largement inspirés par la scène New Wave des années 80. En tout les cas, j’apprécie ce surcroît de personnalité ! Deux bons titres au final, le premier servi par son excellent sens du groove, et le deuxième par la force tranquille de mélodies finement jouées.
La suite ne nous déçoit pas. Mis à part le titre Love On Arrival nettement moins réussi, chaque morceau apporte sa pierre à l’édifice... Que ce soit la mini "comédie musicale" « Oregon » et sa très réussie mise en scène, l’instrumental « The Beaver State » et sa superbe guitare faisant irrémédiablement penser à Andrew Latimer, « Two Brides For Two Brothers » dont le délicat sujet (les événements du 11 septembre 2001) permet d’explorer des univers différents avec une grande réussite - on reprend sa respiration - ou bien le titre clôturant cet album « Lawn Mower’s Day Off » et ses 10 minutes ponctuées de refrains succulents et de parties instrumentales de qualité malgré une fin un peu ternie par quelques longueurs.
Voila un disque sorti de (presque) nulle part qui m’a surpris ! Varié, inspiré et débordant de bonnes idées, il a presque tout pour ne pas passer inaperçu. Bien sûr, il y a bien quelques défauts mais pas du tout rédhibitoires et sans trop m’avancer, je peux dire que cet album constitue une excellente carte de visite pour ce talentueux groupe hollandais. Gageons qu’avec une sortie de cette qualité, on devrait à nouveau entendre parler de ce sympathique castor dans l’avenir.