Il ne faut pas se fier à son nom, King Of The North n'est pas originaire d'une quelconque terre septentrionale mais du pays des kangourous ! Aucune froideur à attendre de lui donc, mais au contraire ce feeling chaleureux qui sent le bush et la bière typique de ces antipodes toujours généreuses en (Hard) Rock tanné nourri aux seins lourds du Stoner.
Quelques mois après avoir découvert Dead City Ruins, c'est au tour de ce duo de venir gratter à notre porte. Et la (très) bonne surprise est encore au rendez-vous. De toute façon, un mauvais groupe de rock australien peut-il exister ? "Sound The Underground" tend encore une fois à prouver que non, galop d'essai tout du long aussi impeccable que racé, net et sans bavure.
King Of The North prend donc la forme d'un tandem, celui qu'incarnent le guitariste/chanteur Andrew Higgs et Danny Leo derrière les fûts. Point de seconde guitare ni de basse à l'horizon, ce qui ne s'entend à aucun moment grâce à la technique employée par le six-cordiste, lequel parvient à faire sonner son manche de manière à combler l'absence de ces deux instruments. Résultat bluffant s'il en est, comme l'illustre par exemple un titre tel que 'The Shrine' aux cordes rondes et multiples. Ajoutons à cela un batteur redoutable et on aura compris que la paire se suffit largement à elle-même et n'a besoin de personne d'autre pour faire trembler les murs à grands coups de riffs velus et de frappes plombées.
Car, au-delà de cette prouesse technique, "Sound The Underground" se révèle avant tout être un excellent disque de Stoner Rock aux relents bluesy d'une nerveuse efficacité, puissant et mélodique à la fois. Lancé sur des rails, qu'il ne quittera jamais ensuite, par l'inaugural 'Into Your Eyes', l'opus avale les minutes avec une gourmande énergie, brochette écrasante de douze morceaux aux allures d'hymnes tous plus accrocheurs les uns que les autres, et auxquels il semble bien difficile de résister, de 'It's Been Too Long' à 'Surrender', de 'Paradise' à 'Wanted'.
Seule une trop grande linéarité et un (léger) manque de folie viennent freiner un enthousiasme qui serait sinon total. Tout y est trop parfait, trop calibré peut-être même, pour permettre à "Sound The Underground" d'atteindre l'étage du dessus, relative faiblesse qui ne grève cependant en rien l'immédiat plaisir qui jaillit de son écoute. Le potentiel déjà énorme et pourtant sans doute encore à peine défloré. Gageons que King Of The North devrait très vite arpenter le chemin du succès que ce premier album lui promet d'emblée.