Deux ans après un "Surface Serene" fort sympathique, les progueux américains de Little Atlas nous proposent leur troisième opus que de nombreux amateurs du genre attendaient avec impatience.
Peaufinant leur technique et leurs compositions les 4 membres permanents du groupe ont fait appel à deux 'extras', l'un au violon, l'autre au cuatro, pour nous servir une sympathique synthèse musicale d'influences diverses mais toutes progressives. Pour votre culture personnelle, sachez que le cuatro est une sorte de ukulélé vénézuélien à quatre cordes.
Malgré la présence de cet instrument exotique, la musique de Little Atlas reste basée sur un néo-prog moderne qui emprunte les références des grands anciens avec une coloration actuelle que l'on entendre dans des groupes tels que Alias Eye ou A.C.T. Le chant est tenu par Steve Katsikas qui s'essaie dans un registre très large et si la voix est proche de celle d'Herman Saming (A.C.T.) par moments, elle peut avoir des accents plus gabrieliens par ailleurs. Seul reproche une limitation en puissance sur certaines montées difficiles.
Rien à redire musicalement car chaque instrument est bien en place avec une bonne complémentarité de la guitare et des claviers le tout étant solidement épaulé par une section rythmique sans folie, mais efficace. Moins lyriquement fou que du A.C.T., moins metal que le dernier Spock's Beard, moins néo qu'Aragon, Wanderlust est une savante alchimie de tout ça et de bien d'autres choses encore. Si 'Higher', par exemple, est genesisien, 'Weariness Rider' est plus moderne et américain dans les sonorités et les constructions.
Au confluent de quelques bons styles musicaux progressifs, ce "Wanderlust" a de quoi réjouir un large public. Je lui aurais bien mis 8/10 mais je trouve que les efforts de Steve Katsikas pour pousser sa voix, sur 'The prisoner' par exemple, nuisent un peu à l'harmonie vocale par ailleurs plus qu'honorable. Ce sera donc un 7,5 que le gabarit MW écrêtera à 7 !