S’il n’a jamais fait l’objet d’une ligne sur votre webzine préféré jusqu’à présent, n’allez pas croire pour autant qu’All That Remains relève du débutant… bien au contraire. "The Order Of Things" s’avère être le septième album au compteur d’un groupe fondé en 1998. Pour la petite histoire, les vrais débuts du groupe originaire du Massachusetts remontent à 2002 lorsque son fondateur, Philip Labonte, quitte pour divergences artistiques, Shadow Falls dont il était également le chanteur originel. Si pour le néophyte, ladite divergence entre les deux combos reste imperceptible, il ne fait pas de doute qu’elle est claire pour le spécialiste es-metalcore que vous êtes.
Si ces différences ont débouché sur un premier album, "Behind Silence And Solitude", aux relents plus mélodeath que le metalcore pur jus d’un Shadow Falls, les premières notes de 'This Probably Won’t End Well' sont un véritable contrepied à cette assertion : la musique de All That Remains relèverait plus du heavy metal musclé d’un Fozzy qu’un dérivé du death. Si la suite le confirmera, Phil Labonte axe désormais essentiellement sa prestation sur le chant clair. Pour autant, celui extrême n’a pas totalement disparu et 'No Knock', aux relents de Five Finger Death Punch, en est une preuve agressive. Dans la foulée, 'Divide' se démarque notamment par l’entremise des chœurs féminins de Jeanne Sagan, avec pour effet d’accentuer l'aspect mélodique des compos dans lesquelles son organe est mis à contribution.
En résumé, tout l’édifice de "The Order Of Things" sera bâti sur ce schéma introductif, à savoir une large palette musicale métallique que nous pourrions qualifier de metalcore mélodique édulcoré oscillant entre Fozzy et Five Finger Death Punch : une recette adaptée aux goûts aseptisés du marché américain.
Soutenu par la production sans faille de la crème des crèmes, Josh Wilbur (Korn, System of a Down, Gojira, Limp Bizkit, Avenged Sevenfold, Lamb of God, Sum41…) qui remplace le traditionnel Adam Dutkiewicz (Killswitch Engage), toutes les conditions sont clairement réunies pour faire de ce "The Order Of Things" un vrai succès commercial (dans la lignée du cinquième album du groupe -"For We Are Many"- qui avait atteint le 10e rang des charts US). En revanche, il n’est pas garanti que le succès d’estime soit au rendez-vous. En effet, si le résultat final est indiscutablement de qualité, l’originalité manque clairement à l’appel pour marquer l’auditeur, ne permettant pas à cette septième livraison des Américains de sortir du lot des innombrables nouveautés métalliques qui nous sont proposées.