Issu du giron de l'écurie Musea, Seyminhol formé il y a plus de vingt ans poursuit son bonhomme de chemin avec une tranquillité certaine. Dans cette version sur plastique de Hamlet, le groupe dépeint au travers d'un métal symphonique assez convenu passions, violence et trahisons dans un labyrinthe d'intrigues. "The Wayward Son" propose des ambiances souvent symphoniques, souvent épiques, parfois intimistes, mais toujours métalliques, puisant son inspiration chez des groupe à l'étiquette speed, tels que Avantasia ou Virgin Steele (pour les cavalcades effrénées).
La guitare érige des riffs basés sur des motifs mélodiques impeccables, propres et nets, qui sont toutefois assez classiques. En solitaire, elle tricote des phrases rapides et nerveuses toujours très mélodieuses. La batterie musculeuse cavale à cent à l'heure, elle use de la double pédale pour nous noyer sous un déluge de double-croches. Quant à la voix, elle est polymorphe, avec une facette très pure et innocente, presque enfantine, et une autre plus rocailleuse qui rappelle le grand Dio. D'autres éléments viennent aérer cette musique : des synthétiseurs aux ambiances mystérieuses, des passages symphoniques ou un piano intimiste très tendre.
L'introduction très ample et symphonique permet d'exposer ambiances et thèmes mélodiques. 'The Spectre's Confident' étale une des plus belles lignes de chant de la rondelle, une mélodie à reprendre en choeur. Au fil de l'écoute, les pistes s'enchaînent, au travers de scènes habilement choisies de la pièce, qui tissent une toile dramatique étouffante. Toutefois, malgré des efforts louables et une évidente facilité pour la composition, le groupe semble à certains moments tourner en roue libre...
Porté par une histoire intemporelle, "The Wayward Son" est une œuvre qui, sans être majeure, est agréable à écouter. Néanmoins, même si la rondelle plaira certainement aux aficionados d'envolées lyriques musclées, le disque manque de prise de risques et la musique ne prend pas vraiment aux tripes.