Revoila Steve Hackett deux ans après la sortie de To Watch The Storms. Mais ce n’est pas vers sa précédente réalisation qu’il faut aller chercher un quelconque lien de famille, mais plutôt vers A Midsummer Night’s Dream sorti il y a maintenant 9 ans. En effet, c’est clairement dans sa lignée que Metamorpheus a été conçu. Reprenant pour le coup le concept de l’album de guitare classique, dans laquelle il excelle, accompagné par un orchestre. Vous l’avez compris, pour faire relativement simple, c’est de la musique classique…
Accompagné pour l’occasion par l’Underworld Orchestra, Metamorpheus nous narre l’histoire, issue de la mythologie grecque, d’Orphée qui tenta ce qu’aucun homme avant lui n’avait fait. Pénétrer le royaume des morts pour y aller chercher sa dulcinée Eurydice. On peut aisément retrouver musicalement, voir presque visualiser une à une les différentes étapes de son périple tellement les émotions distillées se trouvent être merveilleusement mises en scène.
Il faut bien le dire, l’album est particulièrement sombre et triste (il s’agit quand même d’une tragédie) mais on peut passer, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, de la lumière à l’ombre la plus obscure et vice versa. Tout cela magistralement mis en valeur par le délicat jeu de guitare de Steve et par le renfort indispensable de l’orchestre, donnant souvent un côté épique et grandiloquent.
Ce côté grandiloquent justement, donne parfois l’impression d’écouter la bande originale d’un film. D’ailleurs certains passages me rappellent souvent la magnifique BO du film Gladiator. Certains titres comme par exemple le merveilleux « Elegy » me donnent carrément des frissons tellement ils représentent un raffinement de tous les instants. Bien sûr, les plus impatients d’entres nous lui reprocheront sans doute certaines longueurs. Critique certes recevable, mais pour ma part, à aucun moment je n’ai eu à déplorer la moindre lassitude. Sans doute une question d'immersion...
Pas besoin de long discours, cette oeuvre subtile débordant de qualités nous montre encore une fois l’étendue du talent de Steve Hackett. Même s’il faut bien avouer que son écoute n’est pas, à proprement parler, facile à appréhender, je ne désespère pas de voir certains d’entres vous laisser sa chance à ce petit joyau classique de dévoiler tous ses charmes un à un. Il est totalement inutile de préciser que ce disque ne s’écoute pas en fond musical et requiert une écoute très attentive pour en apprécier toutes les subtilités… Magnifique, tout simplement !