Deux ans après un premier album éponyme qui leur a permis de s'imposer en Scandinavie et de tourner avec plusieurs pointures dont Edguy, Treat et The Poodles, les six membres de H.E.A.T. sont de retour avec un nouvel opus intitulé "Freedom Rock". Communément reconnu pour être l'étape de la confirmation, celui-ci est généralement l'occasion soit de tenter d'affirmer une identité déjà présente sur l'œuvre inaugurale, soit de prendre plus de risques en s'éloignant des rivages d'origine vers de nouveaux horizons. Dans le cas de nos Suédois mélodiques, la première option est clairement celle qui a été retenue tant la formule ne diffère qu'en de rares points de ce qui était proposé sur "H.E.A.T.".
En même temps, pourquoi changer une équipe qui gagne, d'autant que les critiques et le public ne semblent pas attendre autre chose des compatriotes d'Europe. Dans ces conditions, 'We're Gonna Make It To The End' met d'entrée les points sur les i: riff mélodique et refrain hyper accrocheur pour un titre classique mais à l'efficacité imparable. Nous sommes toujours dans cet AOR dynamique, typique des régions scandinaves, qui ne fait pas forcément preuve de beaucoup d'originalité, mais qui se fait irrésistible pour peu qu'il soit servi avec l'enthousiasme et le talent nécessaire. Les titres utilisant la même formule se succèdent en modifiant suffisamment les ingrédients pour continuer à capter l'attention de l'amateur sans qu'il puisse ressentir le moindre sentiment de lassitude. 'I Can't Look The Other Way' se fait un peu plus catchy sur les couplets, 'Stay' profite d'un excellent duel de guitares sur son solo, 'Nobody' Loves You (Like I Do)' est enrichi de chœurs féminins du meilleur effet, alors que 'I Know What It Takes' résume l'ensemble à merveille: simple et efficace avec un refrain accrocheur.
Les quelques évolutions par rapport au précédent opus sont à chercher au sein d'un processus de composition qui intègre désormais tous les membres du groupe, mais également sur certaines accélérations qui réussissent d'autant plus à nous clouer sur place qu'on ne les attendait plus. Si 'Black Night' profite de la présence de Tobias Sammet (Edguy, Avantasia) pour muscler un peu son propos, 'Beg Beg Beg' et 'High On Love' déboulent telles des tornades à l'énergie communicatrice qui permettent de maintenir l'intensité de l'album sur toute sa durée grâce à ces variations de tempi. Dans cette démarche, les ballades s'intègrent parfaitement en évitant toute mièvrerie ('Shelter') et en utilisant de préférence le mid-tempo ('Everybody Wants To Be Someone'), alors qu'un titre comme 'Cast Away' joue l'alternance entre couplets délicats et refrains plus rythmés.
En seulement deux albums, H.E.A.T. intègre donc directement le peloton de tête de l'AOR / Hard Mélodique scandinave. Si ce nouvel opus ne diffère de son prédécesseur qu'en de rares occasions, il n'en vient pas moins confirmer le talent d'une formation à laquelle il ne reste plus qu'à affirmer un peu plus de personnalité pour s'installer définitivement comme un leader incontournable d'un style pourtant déjà bien fourni en groupes de qualité. En attendant, tout amateur de musique à la fois mélodique et dynamique se doit de s'intéresser à ce combo aussi talentueux qu'attachant.