Quel gâchis…Ce troisième album du groupe suédois aurait pu être énorme, sans quelques malheureuses « erreurs tactiques ». Mais laissons de côté les sujets qui fâchent (pour le moment) et attardons nous sur ce qui fait la force de ce « Hate, Dominate, Congregate, Eliminate ».
The Project Hate propose un death/doom métal industriel avec un net penchant pour des structures complexes et progressives. Et la sauce prend. Ce mélange fonctionne à merveille et la musique est puissante, profonde, technique et entraînante. Ajoutez à cela un chant féminin (très sobre rassurez vous) alterné par un chant death et black et on obtient un album recherché, dense et très intéressant.
Les claviers extraterrestres sur « Hate », les breaks industriels (notamment sur ce même titre) ou les breaks de guitares dévastateurs sur « Dominate » sont la preuve absolue de la puissance de cet album.
L’épique « Burn » ou le malsain et froid « Weep » viendront asseoir notre conviction : « Hate, Dominate, Congregate, Eliminate » aurait pu être très grand. Aurait pu seulement, la faute à deux erreurs dont une fatale.
La première erreur est la longueur excessive de certains titres. Même si on ne peut pas vraiment reprocher à un groupe d’en mettre trop sur un album, 8 titres pour 70 minutes de musique brutale, c’est très (trop ?) dense. La succession de riffs, même s’ils sont brillants, finit par perdre l’auditeur et seuls quelques morceaux resteront inscrit dans la mémoire des auditeurs les plus attentifs.
Le deuxième défaut de cette galette est beaucoup plus grave. On savait les groupes de métal extrême suédois friands de satanisme, mais là, on dépasse les bornes. Le concept de « Hate, Dominate, Congregate, Eliminate » est ouvertement satanique et anti-religieux. Mais là où ça peut être supportable avec certains groupes, ça devient très agaçant avec The Project Hate. Avec des paroles très niaises, clichées qui ne feraient même pas peur à ma grand-mère, le groupe s’enfonce dans une auto parodie dont lui seul ne semble pas saisir le ridicule. Un exemple ? Amusez vous a compter le nombre de fois ou les mots Angel (Ange), Bleed/Blood (saigner/sang) figurent sur ces 8 titres.
Alors oui vous êtes méchant, oui vous adorez Satan, oui vous voulez saigner les anges à mort et repeindre le ciel en rouge, mais personne n’est dupe et on vous rigole au nez. Par contre, vous écrivez de la très bonne musique, et vous êtres fins musiciens, et rien que pour ça, on vous pardonne...