Si "Precious Metal" nous avait obligé à patienter trois années après
la sortie de "Big Money", son successeur ne se sera pas fait attendre
puisque c'est seulement un an après ce performant opus de House Of
Lords, que nous est offert le plaisir d'écouter un nouvel album de la
bande à James Christian. "Indestructible", tel est son patronyme, et
il convient grandement à ce combo affichant la quasi trentaine au
compteur, qui semble s'être plongé dans un bain de jouvence
depuis son retour payant en 2004.
Une
décennie s'est donc écoulée depuis lors et ce, avec le même
line-up. Cette stabilité, qui participe généralement à l'aisance
créative, a permis à House Of Lords de sortir sept albums dont la
plupart ont mérité une brassée de lauriers – seuls "The Power And
The Myth" et "Big Money" étaient un ton en-dessous – mais ne leur a
toujours pas insufflé la science de la sensibilité artistique en
termes de choix de pochette d'album : avec cet "Indestructible", on est
proche de la perfection en matière de mauvais goût.
Heureusement,
cet opus atteint aussi une autre sorte de perfection, celle qui lui
fait côtoyer les mêmes hauts sommets qu'avait atteint l'opus "Cartesian Dreams", et somme toute, celle-ci étant plus fondamentale
que celle touchant à l'artwork du produit, les fans de Hard Rock
mélodique peuvent être enjoués, la cuvée 2015 des lords
américains est particulièrement gouleyante.
Car
de petites faiblesses, contrairement à "Precious Metal" qui était
toutefois majoritairement remarquable, il n'y en a point.
Cet album
est une leçon, récitée avec application, de Hard Rock easy listening où n'aura surtout pas été omis le sujet essentiel de la rythmique qui se doit d'être percutante. Car c'est bien là où
souvent le bât blesse quand, à trop vouloir focaliser leur concentration sur la recherche mélodique pour attirer le plus grand nombre, les combos officiant dans ce
domaine musical en oublient de muscler leurs arrangements. Sur cette sortie 2015, les Américains ont été particulièrement attentifs à cette précaution et nous maintiennent sous pression tout au long de l'œuvre. Jetez votre dévolu sur le single 'Go To Hell' (vidéo ci-dessous) et vous saisirez on ne peut mieux ces propos.
Point
de risque ici d'un choix plutôt que l'autre, les mélodies hérissent
le système pileux – James Christian est une fois de plus
remarquable - et les lames de la six-cordes finissent le travail en se chargeant de couper tout ce qui dépasse. Voilà donc un album qui
ne vous décevra que par son contenant, détail qui ne devrait pas
vous empêcher d'écouter et de réécouter son contenu à l'envi.