Meme si ''Gone'' constitue son premier album, le chanteur berlinois Florian Grey (aucune blague contenant les mots cinquante et nuances ne sera osée) n´en est pas à son premier coup d´essai. Il est apparu en guest sur de nombreux albums outre-Rhin et a accompagné Lacrimas Profundere ou Lord Of The Lost en tant que choriste en tournée, tout en créant en 2006 un groupe de dark rock, Eve´s End, avec lequel il a enregistré l´album ´´Frozen Heart Philosophy´´. Si ''Gone'' délaisse les expériences métal pour prendre une orientation résolument pop, l'adoption de ce genre ne doit pas être vu comme une régression prématurée ou une façon de renier son passé, mais plutôt comme un tremplin susceptible de permettre à notre jeune chanteur de susciter un intérêt autour de son nom.
Florian Grey prend plaisir à plonger l'auditeur au fond de son cerveau tourmenté. Voix grave que ne renierait pas Alice Cooper et guitares pesantes sont au menu ('My Fear', 'Nocturne in Es'). 'A Black Symphony', nous fait voyager entre retenue (la guitare acoustique) et explosion (la catharsis du chant sur les refrains). Florian Grey est également à l'aise sur des titres plus calmes comme l'éponyme 'Gone' sur laquelle sa voix fait preuve de beaucoup de retenue, la ballade orageuse 'The Way I Die', 'Once' et sa mélodie entêtante, ou encore le très court 'Demons', tout en sensibilité avec ses arpèges de piano.
Pourtant, l'auditeur se rend vite compte que certains morceaux sont enfermés dans des carcans pop, tels 'Strange Ways', qui accuse par ailleurs une ressemblance frappante avec la piste précédente 'Laudanum', celle-ci hésitant à jouer la carte métal et se contentant de stagner sans direction précise et avec un refrain peu convaincant. L'écoute de l'album dévoile une esthétique reposant sur la même formule : introduction pesante, voix grave et retenue sur les couplets et explosion sur les refrains avec une voix plus aiguë ('In Control', 'A Black Symphony').
Florian Grey n'oublie pas d'où il vient et nous propose avec ''Gone'' (produit par le chanteur de Lord Of The Lost, Chris Harms) un patchwork de son travail, alternant des atmosphères proches de la ballade et d'autres plus électriques. Pourtant l'ensemble manque d'homogénéité et donne parfois l'impression d'écouter des brouillons de la même chanson.