Pour ce deuxième album, Chris Postl poursuit sa collaboration avec Christina Booth et Ian Bairnson mais ne rappelle pas Alan Reed et Yogi Lang à la rescousse. Le chant est de fait tenu presque exclusivement par Chris et donc en grande majorité masculin, puisque la charmante Christina n'intervient en lead que sur deux titres.
Coté compositions, on retrouve les mêmes influences que sur "Fragments", ainsi, 'Reach The Sky', premier titre d'une durée honorable de plus de douze minutes, n'est pas sans évoquer un RPWL qui aurait un peu copié sur Alan Parsons Project. Il en ressort une belle pièce aux colorations néo-prog, parsemée de soli de guitare et de claviers de belle facture, bref, un des moments forts de l'album. Ce même métissage est assez marqué sur 'Out On The Street' ou 'Walls In My Mind'.
Pour le reste des compositions courtes et originales (nous évoquerons les reprises un peu plus loin), on a d'un côté 'Liar' qui aurait pu figurer sur n'importe quel album de RPWL tant la filiation est évidente, et de l'autre trois titres qui font penser aux Beatles ('Lift Me Up', 'Journeys' et 'No Belief'), avec toutefois à chaque fois un final très néo-prog.
La piste de clôture de l'album est aussi la plus longue (16'23), bien qu'il y ait là supercherie par le biais d'un silence de plus d'une minute et demie (de 8'04 à 9'38). Ce surprenant vide musical, auquel s'ajoute un break avec bruitages bucoliques vers la treizième minute, donne une impression de patchwork désagréable et donc malvenu pour un final.
Mais venons-en à ces deux compositions empruntées à Yes ('Long Distance') et à Supertramp ('Two of Us'). Si la première a perdu une partie de son titre ('Long Distance Runaround' à l'origine) et une partie de sa complexité progressive - n'est pas Yes qui veut !! -, le résultat est très agréable, ne serait-ce que grâce à la merveilleuse voix de Christina Booth. C'est également elle qui assure le chant sur la reprise de Supertramp, qui du coup se met à ressembler joliment à du Magenta.
En conclusion, si ce "Defragments" ne révolutionne pas le monde du rock progressif à tendances floydiennes, les compositions vont de l'agréable au très intéressant. C'est le genre d'album que l'on écoute avec plaisir à l'heure de l'apéro.