Deux ans après le prometteur mais répétitif "The Gift of Anxiety", Sylvium, groupe mené par le guitariste Ben Van Gastel auquel s'est joint notamment Gijs Koopman (Knight Area, Cliffhanger …), propose une nouvelle galette aux contours quelque peu différents.

Dans la chronique de leur précédent album, le caractère space-prog  répétitif des différentes compositions de Sylvium était mis en avant. Cette tendance est ici complètement absente, et le groupe propose désormais une musique qu'il qualifie lui-même de post-progressif. La grande variété de styles présents sur "Waiting for the Noise" peut imager ce qualificatif un peu fourre-tout. L'album convie en effet  des ambiances à la Sylvan ou encore Eloy, mais aussi et surtout évoque les projets de Mariusz Duda au sein de Riverside pour les aspects sombres et métalliques, et de Lunatic Soul pour la tendance "post" et ses lentes montées en puissance, le tout avec une même propension au développement de trames mélodiques inspirées.

Les deux titres épiques que sont 'Signal To Noise' et 'Fade In/Out' sont particulièrement représentatifs de la nouvelle direction prise par Sylvium : avec une section rythmique solide où la basse chantante rappelle là encore celle de l'artiste polonais. La musique passe de parties lentes à des saillies métalliques, ne manquant pas le cas échéant d'y convier des rythmiques syncopées, tout en conservant des mélodies savoureuses que viennent adoucir des interventions de clavier on ne peut plus judicieuses. La même recette est reprise sur les titres plus courts, comme par exemple dans le cas de 'Headlong' qui, après un démarrage musclé, bifurque petit à petit vers des eaux plus calmes, proches de RPWL.
Le final proposé par  'Coda (For a Dream)' laisse l'auditeur dans un état d'envoûtement qui donne irrémédiablement envie de remettre le couvert, en se lançant de nouveau à l'assaut de 'Quietus' qui aura ouvert le bal quelques 45 minutes auparavant.

Incontestablement plus abouti que son prédécesseur, "Waiting for the Noise" bénéficie en outre d'une évolution stylistique importante et bienvenue, le glissement vers un progressif plus versatile (au sens plus varié) s'avérant particulièrement judicieux, à même de ravir les amateurs du genre au sens large, de ceux qui raffolent des atours symphoniques jusqu'aux adeptes d'un rock beaucoup plus musclé.