Jim
Peterik est un stakhanoviste du Hard FM. Pensez donc, ce projet avec Marc Scherer est le huitième du genre pour l'ex-Survivor ! Huit
groupes différents et des singles à la pelle écrits pour une
kyrielle d'artistes dont Demis Roussos - et ce n'est pas un poisson
d'avril en retard. Auteur, producteur, claviériste, guitariste, le
sexagénaire américain fait feu de tout bois depuis 1970.
Ce
fringant jeune homme est allé chercher, pour cette nouvelle
association, un vocaliste inconnu. Après Bickler (Survivor) et
Hitchcock (Pride Of Lions), on va finir par croire qu'il mériterait
d'être également référencé comme découvreur de talents ! En effet, Scherer tient fermement la route question vocalises.
Son spectre vocal entre parfaitement dans les contours de l'exercice
imposé c'est à dire porter les mélodies AOR concoctées vers les sommets.
Peterik
a demandé à l'équipe de Pride Of Lions de participer à l'écriture
des onze morceaux proposés et d'y aller de leurs instruments de
prédilection. Forcément ça se ressent. L'AOR proposé sur ce "Risk
Everything" flirte avec les influences de ce combo et Journey n'est
pas loin non plus, notamment sur la ballade 'How Long Is The Moment' qui s'inspire très largement d''Open Arms' ("Escape"), tout comme Styx
sur 'Thee Crescendo' qui constitue la première petite faiblesse de
l'album. 'Brand New Heart' en sera une autre, tout comme 'Milestones'.
Ces trois titres empêchent le sans-faute.
Car
l'AOR ne tient la route que si les mélodies diffusées
accrochent. Vu qu'il n'est pas question ici de riffs de plomb qui
font remuer la nuque, ni de soli qui transportent au septième ciel,
il ne faut surtout pas se tromper sur la création mélodique quand on aborde le genre. Et
puisque n'est pas Journey qui veut - combo qui a su par moments
regrouper tous ces attributs - on ne pourra reconnaître à cet opus
teinté 80's qu'une qualité correcte sur les trois quarts de sa
durée.
En
résumé ce "Risk Everything" ne vous fera pas vous relever la nuit, la
faute à un certain manque de puissance – on se contente de
dodeliner de la tête – et d'originalité mélodieuse, mais il
devrait pouvoir faire passer quelques moments sereins aux amateurs de
Hard Rock gentillet, easy listening, radio friendly, bref, aux
amateurs de cet inusable AOR.