Kurdt Vanderhoof, guitariste de l'infatigable Metal Church quitte le métal pur et dur et monte son projet progressif Presto Ballet. Effet de mode ou véritable envie ?
Comme il est dit sur le site web, le groupe a cherché à retrouver les sons du rock prog des 70's. C'est donc en utilisant des mellotrons et autres orgues hammond qu'ils ont pensé saisir l'essence des Purple, Genesis et autres yes. Ils sont même allés jusqu'à enregistrer en analogique pour amener un peu plus de chaleur à la soi-disant trop froide production numérique... La démarche est certes louable, bien que discutable, mais en tout cas, le résultat est là... C'est une totale réussite !
Le but est atteint et le mélange 70's et 00's semble parfaitement naturel. Bravo, la difficulté était flagrante et l'on pouvait facilement glisser vers la caricature. Quant à la musique la surprise est aussi de taille...
Presto Ballet combine allègrement tous les styles du rock progressif des 70's avec des touches de hard-rock plus récent. Dans cet album se côtoient autant Yes que Pink Floyd, Deep Purple qu'Ayreon. Difficile de rater un album dans ces conditions.
Le problème, finalement, était de se contenter d'une resucée pure et simple de ces influences majeures. Kurdt, en bon vétéran, a su éviter cet écueil considérable et parvient à donner une personnalité suffisante à Presto Ballet pour fondre ses glorieux ascendants dans sa musique, sans les rendre encombrants.
C'est donc un hard-rock nerveux et progressif que distille le groupe et aucun temps mort n'est à déplorer. Les morceaux, bien que différents, sont tous excellents et l'orientation néo-progressive, malgré une longueur de composition relativement courte pour ce gente d'exercice, devrait plaire à tous les amateurs du style.
Fort de sa (très) longue expérience, Kurdt a évidemment su s'entourer de musiciens de haut niveau. L'exécution est donc sans faille et ne laisse aucune place à l'individualisme.
Premier essai transformé pour Presto Ballet. On soupçonnait le potentiel de Vanderhoof, il éclate au grand jour et les nombreuses émotions présentes dans Peace Among The Ruins ne peuvent que pénétrer l'auditeur attentif. Se limiter seulement aux influences notoires du groupe serait une grave erreur de jugement. Tant de talent pour un premier album ? Ecoeurant...