En 2011, "Mask", premier album d'Edge Of Paradise, pouvait compter sur la présence des vétérans Gregg Bissonnette à la batterie, Tony Franklin à la basse et du chanteur Robin McAuley, lequel avait par ailleurs participé à son écriture, pour attirer l'attention. Quatre ans plus tard, les guests de luxe ont disparu mais il reste néanmoins à la barre Margarita Monet, chanteuse à la voix puissante dont la beauté nous incite mystérieusement à la bienveillance.
Si le groupe américain n'invente rien, au moins le fait-il bien, ce qui n'est déjà pas si mal ! Bien que porté par un organe féminin, Edge Of Paradise ne noue aucun lien avec la mouvance sympho européenne. Non, ses influences sont à chercher davantage du côté de la scène power Metal US, vaguement progressive, celle des Crimson Glory, Queensrÿche et consorts.
Seconde cuvée produite par le dinosaure (fatigué) de la console Michael Waggner, "Immortal Waltz" souligne toutefois une évolution vers une partition plus traditionnelle, ce qu'explique peut-être l'absence de Franklin et Bissonnette. L'album propose neuf compos peut-être vierges de surprises sinon d'originalité mais qui toutes (ou presque) atteignent pourtant leur cible. A leur mesure, modeste, ces morceaux paraissent bien difficiles à critiquer, bénéficiant de l'évident savoir-faire de leurs auteurs.
Les lignes vocales sont efficaces et s'accrochent rapidement à la mémoire ('Rise For The Fallen'), les guitares sont parfois belles ('Break Away'), souvent lumineuses, les claviers étendent un tapis discret et sombre ('Goodbye', 'Ghost'). Et s'il s'ouvre d'une manière un peu maladroite avec les peu mémorables 'Perfect Shade Of Black' et 'It's My Showtime', très vite "Immortal Waltz" gagne en valeur, culminant très naturellement lors de la reprise terminale du 'Children Of The Sea' de Black Sabbath, laquelle confirme les penchants heavy à l'ancienne des Américains et que le groupe revisite non sans panache.
A l'arrivée, ceux-ci accouchent d'un opus dont il serait bien entendu exagéré de prétendre qu'il fera date dans l'histoire du genre mais qui a au moins le mérite de s'écouter très agréablement. Et puis, de toute façon, il y a Margarita, qui emporte tout dans son sillage, tigresse de charme et de feu qui donne forcément envie de s'intéresser de plus près à ce groupe qui lui doit quand même beaucoup...