Entre les lives et autres recueils de raretés, il est exceptionnel que Koritni nous laisse plus d'un an sans nouvel album à nous mettre dans les feuilles. L'air de rien, "Alive & Kicking" date déjà de 2013, alors que le dernier opus studio ("Welcome The The Crossroads") n'avait pas encore eu de successeur depuis 2012. Voilà donc apaisées toutes les inquiétudes nées d'une attente plus longue que d'habitude, avec "Night Goes On For Days" qui débarque sur nos platines en ce mois de mai où l'on fait ce qu'il nous plaît. Et cela tombe bien car la formation franco-australienne a justement pour habitude de n'en faire qu'à sa tête, mais toujours dans le plus grand respect des fans grâce une honnêteté sans faille.
Produit par Lex Koritni en personne avec l'aide d'un certain Kevin Shirley (Aerosmith, Iron Maiden, Led Zeppelin, Joe Bonamassa…) qui s'est également occupé du mixage, ce nouvel opus ne devrait pas décevoir les aficionados du beau gosse et de sa bande. N'imaginez cependant pas que le quintet s'est endormi sur ses lauriers naissants car il nous réserve ici quelques petites surprises dont il a le secret. Il y a tout d'abord les invités de renom, et pas des moindres. Car, si Koritni possède toujours le même line-up depuis ses débuts, il voit ce dernier être régulièrement modifié lors de prestations live en fonction des disponibilités de chacun. C'est ainsi que l'on a pu voir Manu Livertout (ex-Bloody Mary) remplacer Luke Cuerden sur la tournée 2012, ou Yves "Vivi" Bruscot (Trust) suppléer Dean Matt Hunter sur certaines dates des tournées 2012 et 2014. Le bassiste est d'ailleurs l'un des principaux invités sur cet opus pour lequel il est rejoint par son compère Farid Medjane pour recomposer la section rythmique de Trust sur 3 titres ('Try To Live (A Little Bit)', 'Carousel' et 'Seal The Deal'). L'autre pointure n'est autre que John Coghlan (ex-batteur de Status Quo) qui nous offre sa première prestation studio depuis 1985 en assurant la batterie sur un 'Water Of Life' étalant son southern cool boogie rock sur plus de 6 minutes.
Multiplier les invités n'est pas un gage de qualité et l'intérêt de remplacer un batteur du talent de Chris Brown sur 4 titres n'a rien d'évident, rétorqueront certains, et ils n'auront pas forcément tort sur le principe. Il est vrai que la frappe de Brown est toujours impressionnante et qu'elle fait ombrage à celle de Medjane quand elle lui succède sur un 'Rock'n'Roll Ain't No Crime' au gros riff AC/DCien irrésistible. Pourtant, si elle n'en est pas la seule responsable, la présence d'invités participe à la variété d'un album qui y gagne en accroche. Habitués à nous balancer des albums pied au plancher du début à la fin, Lex Koritni et Eddy Santacreu (dont les soli ont encore gagné en qualité) nous proposent ici une œuvre ménageant quelques plages plus calmes voire reposantes, s'appuyant sur le succès d'un "No More Bets" qui les avait vus imposer leur talent en acoustique. 'Woman In Love' ou 'Little Man' en sont les meilleurs exemples, mariant douceur et accroche avec classe. Mais si 'Try To Live (Just A Little Bit)' pourra également surprendre avec son approche plus mélodique flirtant avec le Pop-Rock, les amateurs de titres sentant bon l'asphalte surchauffé et les vapeurs d'alcool frelaté trouveront encore de quoi étancher leur soif avec 'Horns Up', 'Night Goes On For Days' et ses harmonies de guitares sur gros riffs, 'Seal The Deal', 'Breakdown' et sa basse claquante, ou 'Waking Up The Neighbours' aux guitares dignes des frères Young et au final hâbleur.
Moins immédiat et plus varié que ses prédécesseurs, ce nouvel opus n'en est pas moins une nouvelle réussite prouvant le talent de ses géniteurs. Si jamais vous n'accrochiez pas à l'intégralité des titres dès la première écoute, n'hésitez pas à vous replonger dans " Night Goes On For Days" pour lui permettre de vous laisser découvrir tous ses secrets et tous ses trésors qu'il serait dommage de manquer. Enchaînant les pépites studios et les prestations live mémorables, c'est à se demander si ce groupe est capable de mal faire !