"Papa est parti, les souris dansent, Mike et les Minimoys", telle pourrait être l'énigmatique phrase d'accroche pour cette chronique. Next To None sont des musiciens formés à l'école de la technicité et habitués aux constructions fouillées. "A Light In The Dark" est l'acte de baptême de ces prodiges qui, après avoir roulé leur bosse, proposent une rondelle produite par Mike Portnoy, avec Bumblefoot et Neal Morse en invités... excusez du peu.
La guitare est tenue par un technicien que John Petrucci ne saurait renier, le clavier s'inspire clairement de Kevin Moore et le batteur a pour modèle Mike Portnoy, et pour cause puisqu'il s'agit de son fiston. Ce premier album de Mike Portnoy junior nous ramène aux grandes heures du théâtre des rêves époque "Awake"... on se sent dès lors projetés comme par magie une vingtaine d'années en arrière.
Dès les premières notes de 'The Edge of Sanity', nous sommes immergés dans un univers progressif familier. Après une introduction pleine de saveurs, les instruments déboulent, puis le chanteur émerveille avec son joli brin de voix dont les intonations rappellent James Labrie. Le morceau est l'occasion d'étaler un savoir-faire technique, avec une mention particulière pour la guitare expressive et technique. 'A Lonely Walk' est plus lent et presque contemplatif, ressemblant à 'Space Dye Vest', ses lignes de chant émouvantes s'approchant de celles du canadien. 'Lost' est une pépite, la piste décolle en douceur pour mener vers une explosion colorée. 'Social Anxiety' martèle un rythme carré, même si ce n'est jamais pour bien longtemps, des rythmes impairs faisant vite leur apparition. Enfin, 'A Lonely Walk', plus délié, est l'occasion pour le chanteur de délivrer une mélodie angélique et transcendante qui chamboule les sens.
L'album bénéficie d'une production impeccable : le son de guitare est propre et puissant, la batterie digne de Vanden Plas est énorme.
Même si 'Next To None' sonne vraiment comme celui-dont-on-doit-taire-le nom, il insuffle des éléments plus modernes dans une musique souvent parodiée. Au vu des capacités techniques de ces jeunes musiciens, on peut parier qu'un bel avenir s'ouvre devant eux. "A Light in The Dark" est ainsi une œuvre qui plaira aux amateurs de technicité et de modernité, adorateurs des productions limpides et impeccables.