Quel retour retentissant sous les feux des médias pour No One Is Innocent ! Alors que le groupe ne faisait plus trop parler de lui depuis 2011, il s’offre, en 15 jours de temps, pas moins que la première partie d’AC/DC au Stade de France et la sortie de son sixième album.
Concernant les concerts, il est vrai que le groupe est coutumier du fait car il avait déjà chauffé quelques salles pour Guns'n Roses en 2012 (et pour Motorhead en 2011). Pour ce qui est de l’album, reste à voir s’il y a lieu de se réjouir de ce retour aux affaires ...
La réponse est indéniablement, et très rapidement, un "oui" massif ! En effet avec cet album, No One Is Innocent (NOII) n’a jamais été aussi proche des meilleurs moments de Rage Against The Machine, tant au niveau musical qu’au niveau des engagements. Pour ce qui est de la musique, il est difficile, dès les première notes de 'Silencio', de ne pas faire le rapprochement avec RATM : que ce soit la présence de la basse, les sonorités de guitares ou bien la véhémence du chant et des chœurs sur le refrain, on se croirait revenu en 1992, lors de la sortie de cet incroyable album éponyme de RATM. Il en va de même avec le gimmick de guitare qui ponctue 'Drones'. La différence majeure résidant dans le jeu de guitares plus massif de NOII : cette fusion est bâtie sur une base foncièrement métal, à laquelle s’agrègent des éléments Rap, Funk et Punk. Les rythmes sont tranchés, syncopés et très présents, le chant est belliqueux, limite hurlé, et les guitares savent se faire alternativement mordantes et incisives, puis lourdes et épaisses.
Même s’il peut parfois présenter un visage un peu plus "apaisé" avec 'Massoud' et 'Scottsboro', le groupe se montre majoritairement très agressif, notamment au travers de 'Charlie', 'Djihad Propaganda', 'Drones', allant jusqu’à taquiner l’esprit des Ramones avec le très Punk Rock 'Holly Fire' exécuté pied au plancher. Ou bien à s’inspirer des guitares rythmiques d’AC/DC sur 'Putain ça revient'.
Il ne vous aura pas échappé, à la lecture des titres des morceaux précités, que le propos de NOII est très axé sur des thèmes politiques et/ou sociétaux, dont la plupart sont d’une actualité brûlante - c’est là un autre point commun avec RATM. Le groupe affiche clairement ses idées qui font la nique au conservatisme et à certaines formes d’autoritarisme, au moyen une belle plume et de textes travaillés.
Le résultat est un album qui puise sa richesse dans une réelle hétérogénéité, même si l’agressivité pourrait être considérée comme un fil conducteur, et pour laquelle l’appellation "fusion" prend ici tout son sens, 'Kids Are On The Run' présentant même quelques (légers) accents electro-pop. Et s’il lui manque parfois un peu d’originalité ou de surprise, ce "Propaganda" n’en demeure pas moins un excellent album alliant avec habilité une rage adolescente et une maturité loin d’être désabusée.
Un retour qui ravira les fans, et qui est à même de séduire une audience bien plus large.