Deux ans après son double album remarqué "Le Ver Est Dans Le Fruit", Nemo sort un album étrangement appelé ''Coma''. Serait-ce un mauvais augure, comme en écho à la sortie récente de l'album solo de Jean-Pierre Louveton qui annoncerait que les Auvergnats seraient sur le point d'entrer en hibernation temporaire voire définitive ?
Les inquiets seront rassurés par la piste d'ouverture, joyeusement intitulée 'Le Coma Des Mortels', nouvelle chanson coup de poing de Jean-Pierre Louveton. Les claviers menaçants laissent place à un gros riff de guitare brute de décoffrage, petit péché mignon du groupe. Le clavier qui vient s'y joindre nous conduit aux portes de l'orgasme, avec notamment deux parties rafraîchissantes d'abord au piano puis à la guitare. Nul doute que le groupe introduise ces concerts avec ce nouveau voyage au long cours d'intrépides aventuriers musiciens. Le dernier morceau 'Coma' signe à la façon d'Arena un nouveau tour de force, savant dialogue entre la violence des guitares et l'intrigante légèreté des claviers. Le chant est la parfaite synthèse de cet affrontement, tantôt rageur, tantôt implorant.
Hélas, si l'entrée et le dessert procureront des nourritures supraterrestres aux auditeurs, force est de constater que le plat de résistance n'est pas du même acabit. Si 'Comaïne' nous rapporte quelques parfums d'orient, le morceau ressemble à un cadavre exquis sur lequel semblent se greffer des variations sur le même thème. Pire, malgré son ouverture pesante, 'Saint-Guy' ne se transforme jamais en danse endiablée, la faute à la politique de saturation de guitares mises en avant. Quant à 'Tu N'es Pas Seul', l'interprétation manque cruellement d'émotion.
Toujours excellent lors des introductions instrumentales, le groupe semble pécher par son choix de mettre très en avant les guitares et la voix un peu terne de son chanteur. Sans faire de mauvaises allusions, un album avec un titre pareil aurait mérité de n'être qu'instrumental. Souhaitons que "Coma" ne soit pas le chant du cygne de Némo !