Avec "I Am The Fire" Gus G. s’était lancé en solo, et cela serait mentir que d’affirmer qu’il avait déchainé les passions. Le disque comportait trop d’invités et était bien trop calibré heavy rock US pour sortir du lot. Gus G ne lâche pourtant pas l’affaire et est déjà de retour avec un deuxième album, "Brand New Revolution". Pour cet album il a la bonne idée de limiter ses invités, avec juste quatre chanteurs. On retrouve ainsi Jacob Bunton, Mats Leven et Jeff Scott Soto ainsi qu’Elize Ryd d’Amaranthe. Cela pourrait permettre à Gus G. de moins se disperser, même si on attend du guitariste qu’il se crée une forte personnalité.
En ouvrant avec ‘The Quest’ il surprend, tant ce titre instrumental technique et heavy speed, proche du style de Michael Amott, est loin du format chanson qu’il affectionne. Mais ce début en fanfare très maitrisé n’est qu’un leurre, dès le deuxième titre il revient à un format plus traditionnel. En fait comme sur son premier opus, Gus G. alterne titres heavy et morceaux plus calibrés radios US, donnant l’impression d’écouter deux disques réunis sur un seul.
Et avec ‘Brand New Revolution’ et ‘Burn’ il frappe assez fort dans le style heavy burné. Il met à l’honneur un Jacob Bunton dont le timbre un peu voilé fonctionne bien. Les refrains sont efficaces et les soli de haute volée, Gus G. se faisant plaisir sans trop en faire. On gardera aussi les morceaux avec Jeff Scott Soto: ‘Generation G’ est puissante et moderne tandis que ‘Gone To Stay’ s’impose comme le tube du disque tant Jeff s’y montre au sommet de son art. Enfin Mats Leven frappe aussi fort, son ton proche de celui de Dio fait merveille sur un classique et efficace ‘Come Hell or High Water’.
A côté de ça, Gus G. lorgne encore vers le marché américain, et là le résultat est nettement moins convaincant. ‘We Are One’ retrouve la trace de Nickelback, mais Bunton est moins accrocheur et manque cruellement de personnalité. Il y a plus ennuyeux avec deux ballades: ‘Behind Those Eyes’ est banale et la guitare de Gus ne sauve pas le titre de l’ennui, tandis que ‘One More Try’ est mielleuse, lorgnant vers Bon Jovi avec paresse et un formatage radio trop évident. Il y aussi un gros raté, en invitant la chanteuse d’Amaranthe, Elize Ryd, Gus G. vise le tube. Mais ce titre, plus proche de la variété que du rock, voit surtout le guitariste perdre son âme en s’éloignant trop de ses bases musicales.
Gus G. ne se révolutionne guère avec ce mal nommé "Brand New Revolution". Certes le disque est de meilleure qualité que son prédécesseur grâce à quelques titres de haute volée et des chanteurs de classe mais il contient trop de morceaux sans âme pour lui permettre de convaincre.