Borealis aura eu un passé un peu chaotique. Après l’éjection de la chanteuse pour le deuxième album, c’est le second guitariste qui quitte le groupe juste après "Fall From Grace" remplacé par un nouveau titulaire . Rassurons-nous, les 4/5èmes de la bande n’ont pas bougé et il était donc évident que le propos ne varierait pas des masses avec "Purgatory".
Cependant, la touche Métal Progressif présente sur "Fall From Grace" a disparu au lavage tout en laissant la possibilité aux six-cordes de s’exprimer en solo (‘Destiny’, ‘Past The Veil’) pour de courtes interventions efficaces. Les gros riffs s’enchaînent à l’avenant, le gosier de Matt Marinelli a fait des progrès notables et ses envolées font mouche à chaque instant. La puissance qui ressort de cet opus est donc totalement maitrisée tout au long de cette troisième livraison.
Deux ballades sont au programme (‘Destiny’, ‘Rest My Child’). Construites sur un même canevas (guitare acoustique/piano/nappe légère de claviers/voix), les mélodies proposées font leur effet. La deuxième partie de ‘Rest My Child’ prend de l’ampleur avec un déferlement de décibels reprenant le thème pour finir avec un solo électrifié de bon aloi.
Le rapprochement le plus évident est à faire avec leurs compères d’AFM Records Magic Kingdom qui propose un power métal du même acabit, c’est assez criant sur ‘My Peace’ ou la plage éponyme.
Bref, avec "Puragtory" les choses sont en place, le propos est cohérent mais malheureusement assez répétitif. La durée sommaire des compositions en est la preuve ultime : comme il est peu évident de développer plusieurs atmosphères en quatre minutes, il est donc logique d’y perdre un soupçon de progressivité. Le groupe s’est recentré, et forcément nous y perdons au change. Restent les interventions de voix féminines (‘From The Ashes’), salutaires pour la diversification mais trop peu nombreuses.
Finalement, Borealis livre un album carré, puissant, réussi mais a laissé de côté l’aspect défricheur qui lui permettait de pouvoir être comparé par moments à Dream Theater. Le recentrage vers une formule consacrée et respectée conforte le combo dans son propos mais fait perdre ce petit plus qui le sortait de la masse. Sympathique, bien fait, mais le risque est grand de le zapper rapidement après deux ou trois écoutes.