34 minutes pour sept titres (l’introduction de 27 secondes ne comptant pas) ! Il a intérêt à être concentré en énergie, ce disque, pour compenser sa durée riquiqui ! Le combo guitares/basse/batterie/voix propose une fusion rock aux multiples changements de rythmes où se mêlent du reggae, un soupçon de punk, du post-rock et un peu de progressif.
La prise de son loin des standards actuels interpelle l'auditeur dès les premières notes. A la lecture du livret, nous découvrons que le groupe a enregistré, mixé et masterisé "More, More, More" en analogique pour lui procurer une atmosphère adaptée à son propos. La batterie claque, les guitares sont tranchantes et la voix on ne peut plus directe. Les vocaux sont d'ailleurs le point d'amélioration majeur sur lequel le groupe pourrait travailler, sa maîtrise de la langue de Shakespeare étant loin d'être parfaite.
Après l'introductif et bien nommé 'They're Coming', ‘Burnice’ donne dans une sorte de rockabilly où la guitare virevolte jusqu’à prendre son envol dans un solo final où les voix montent en fréquence. Si le reggae de ‘Lady’ ou de ‘Spycolors’ – ce dernier proche de l’ambiance de notre Bernard Lavilliers avec la présence bien vue d’un saxophone - propulse encore un peu plus haut la qualité d’interprétation du groupe, nous y découvrons aussi une sorte de folie expiatoire bienvenue évitant tout ennui régulièrement présent dans ce style.
Le rock fusion de Breaking Fuel trouve tout son sens avec ‘Chainsmoker’. Endiablé, aux chœurs (éponymes) simples mais efficaces, la composition s’écoute d’une traite avant que nous ne basculions vers un blues chanté en français (‘Island’) confirmant que le combo devrait réfléchir à une utilisation plus fréquente de sa langue maternelle, tant ce titre est franchement réussi.
Cet album est un patchwork d’influences diverses auquel on prend un réel plaisir, tout en regrettant la courte durée qui donne l’impression d’être en possession d’un EP. Avec cet opus, le groupe a toutefois la possibilité de conquérir de nouveaux auditeurs et spectateurs car c’est manifestement sur scène que le combo est impressionnant.