Avec son premier album éponyme, Cain’s Offering avait fait bonne impression. Courant 2009, ce projet composé de Timo Kotipelto de Stratovarius ainsi que deux anciens membres de Sonata Arctica avait proposé un sympathique disque de speed mélodique teinté de symphonique. Mais le projet avait été vite mis de côté, le genre n’ayant plus la côte. Par surprise et 6 années après, le voilà de retour avec un changement, Jens Johansson arrivant aux claviers, pour un second album, "Stormcrow". Malgré tout, un tel retour laisse un peu perplexe : depuis 2009, Stratovarius s’est relancé de manière éclatante, dès lors, faire renaitre Cain’s Offering semble un peu inutile.

Si ‘I Will Build You A Rome’ et ‘Constellation Of Tears’ sont deux belles pépites du genre avec un chant toujours aussi bon et un rythme effréné irrésistible. Si, dans la même veine avec un aspect symphonique plus présent, ‘Stromcrow’ ouvre le disque avec des belles mélodies et un refrain énorme sur lequel les claviers se font majestueux. Si, enfin ‘My Heart Beats For No One’ et ‘Rising Sun’ sont plaisants dans un registre moins soutenu, Kotipelto s’y montre impeccable au chant et musicalement on retrouve avec plaisir le ton du Sonata Arctica du début de carrière.

Si ces bons moments nous rappelle au bon souvenir d’un premier opus frais, le tableau est noirci par quelques ratés de taille. Les ballades sont mielleuses, ‘Too Tired To Run’ est d’une niaiserie insupportable et ‘On The Shore’ ressemble à du sous-Scorpions. Les titres symphoniques sont particulièrement ratés, ‘Antemortem’ lorgne vers Nightwish mais se vautre dans les grandes largeurs, et l’instrumental ‘I Am Legion’ se voudrait  bande originale de film, mais s’avère bien long et très prétentieux. Enfin ‘A Night To Forget’ ne décolle jamais vraiment, Timo y chante très bien mais la musique sonne comme une banale B-side de Sonata Arctica laissée de côté.

Bref, ce retour n’est qu’à moitié réussi. En effet, bien que la recette soit pourtant la même avec des titres speed, des morceaux plus symphoniques et des ballades typiques, la mayonnaise ne prend pas : seuls les titres speed mélodiques tirent leur épingle du jeu de belle manière. Le constat est donc assez amer : en revenant avec un disque bancal et à moitié réussi, Cain’s Offering ternit l’image que l’on avait gardée de lui. Sans être mauvais ‘"Stormcrow" contient trop de morceaux médiocres pour convaincre, et ses bons moments n’arriveront pas à le sauver d’un oubli que l’on devine très rapide.