Certaines chroniques sont plus faciles à faire que d'autres et rédiger celle de cet 'Archives' de Shaun Guerin était très simple puisqu'il est impossible de dire du mal de cette oeuvre posthume. Shaun Guerin est trop vite disparu et il a laissé une discographie trop restreinte pour qu'on fasse la fine bouche sur cette collection de raretés. Clearlight Music a eu la bonne idée de rassembler sur cet album une quinzaine de titres pratiquement inédits.
Et pour commencer en beauté le disque ouvre sur "Back in New-York City" qui est la première des reprises (quatre en tout) de ces 'Archives'. On trouvera un peu plus loin "The colony of Slipperman", un deuxième extrait de 'The lamb lies down on Broadway' car n'oublions pas que Shaun a fait partie du groupe hommage à Genesis, The Cinema Show. La voix de Shaun étant très proche de celle de Peter Gabriel, ces deux 'covers' sont des réussites d'autant plus qu'instrumentalement parlant la qualité est au rendez-vous.
La troisième reprise est "In the flesh" de Pink Floyd, et, si elle est agréablement interprétée, son originalité tient au timbre Gabrielien de la voix de Shaun qui surprend sur un titre du Floyd !
La dernière des reprises est "Karn Evil #9" de ELP, dans une interprétation moins ambitieuse que l'originale mais qui se laisse écouter avec plaisir.
Si l'on met de coté un petit duo de batterie plus anecdotique qu'indispensable, un extrait de 'Infinite Symphony' du projet Clearlight dans lequel Guerin a tenu la batterie, et de trois titres (Sci-Fi, Goodbye et Big Lizard) présents sous la forme de bonus au format mp3 sur l'album 'By the Dark of Light', le reste des titres est vraiment inédit et original.
Principalement des ballades prog qui font songer au Genesis originel sur 'If this is a dream' ou 'Without you', et plus encore au Genesis de l'époque Collins sur 'She doesn't care' et 'Two turns to one'. Tous ces titres ne sont pas des monuments de la musique progressive mais il rappellent combien Shaun Guerin était un grand musicien et surtout un excellent chanteur.
Si vous n'aimez pas spécialement les créations de Shaun Gerin, que 'The lamb ...' vous laisse de marbre, que le prog 70's vous agace, passez votre chemin. 'Archives' est à prendre pour ce qu'il est : un recueil posthume pour amateur convaincu.