Il aura fallu un peu plus de 3 ans au quatuor français fondé à Sens en 2007 et possédant déjà un EP et une démo à son actif, avant de nous gratifier d’un premier album, "L’Océan Des Âmes", qui nous plonge dans les abîmes d’un death moderne dans l’esprit d’un Gojira.
Si "Océan des Âmes" demande un effort d’écoute, tant la musique d’Erazer est technique et comportant son lot de breaks et de changements de rythme, il témoigne clairement d’une volonté de ne pas tomber dans la facilité et de s’élever au dessus d’une masse souvent trop peu exigeante.
Si bien qu’en s'y penchant avec attention, "Océan des Âmes" s’avère un disque savoureux, précis et varié. Dès l’entame, l’auditeur prend une claque avec ‘In The Middle Of The Sea’ et ‘The Black River’, parfaits représentants d’un death moderne écrasant de puissance. Dans cet esprit, ‘Darkside’ et ‘In Your Eyes’ font fureur, le chant rugueux de Peter ajoutant au côté écrasant de la musique. Sur ‘In Your Eyes’, se font entendre des aspects hypnotiques à la Meshuggah.
Mais comme évoqué par ailleurs, le cœur de l’album comporte des variations qui permettent d’éviter les répétitions, ‘Shelter’ et sa face très technique est impressionnant de maitrise tandis que les aspects plus thrash et même hardcore de ‘My Fight’ donnent à la chanson un fort supplément de puissance. Nous soulignerons l’excellent titre éponyme, en partie chanté en français avec une superbe introduction en chant clair assez mélancolique et un déluge de riffs digne de Gojira. Enfin, nous retiendrons aussi ‘Last’, ‘Beautiful Haze’ et ‘And The Day Darkens’ qui pimentent une base classique d’aspects plus glaciaux avec chant clair dans l’esprit d’un Supuration.
Il ressort un album de belle qualité, certes les influences sont présentes, mais rien d’anormal finalement pour un premier album qui est suffisamment solide et varié pour ne pas sonner comme un clone. Avec "L’Océan des Âmes", Erazer se lance dans le bain avec un talent certain et nous sommes curieux de voir comment il va évoluer tant il semble posséder une belle marge de progression.