Areknamés est, comme son nom ne le laisse pas supposer, une formation italienne qui sévit dans le rock progressif sombre. Ce trio italien sort ici un premier album qui force le respect par une maîtrise musicale que l'on attend généralement de musiciens plus aguerris.
Dès les premières notes de claviers de "A day among four walls" l'influence de Van Der Graff Generator est évidente et elle colore la totalité des compositions. Le chant est dans le registre de Peter Hammill, les nappes de clavier vont du murmure planant aux envolée rageuses, soutenues dans les temps forts par une guitare ronflante. Du pur VDGG des 70's !
Autant le dire tout de suite, je ne suis pas du tout fan de la bande à Hammill et Areknamés arrive à me séduire là où VDGG me lassait par des dérives trop subtiles pour mon entendement de progueux orienté Genesis.
Les amateurs de rock progressif psychédélique sombre avec crise de folie ne seront pas déçus pour autant, les titres sont tous plus ou moins marqués par quelques délires; vers le premier tiers pour "Season of death", dès les premiers accords pour "Boredom". Ce qui me plait le plus dans cet album, c'est le son rocailleux de la guitare lorsque la musique part vers des violences teintées d'Atomic Rooster, comme dans la deuxième partie de ce "Boredom" qui se révèle être une composition puissante.
Il n'y pas à mon goût de titre qui ressorte vraiment et pourquoi ne pas prendre le dernier (Grain of sand lost in the sea) pour illustrer mon propos. Démarrant sur une ambiance planante (un peu de King Crimson ?) le morceau s'envole puissamment avec les ronflements de guitare puis dérive sur un motif quasiment néo-prog (notez le petit coup de clavecin en passant) puis retourne vers le sombre et le planant. Toute la créativité débridée des grands précurseurs se retrouve dans la musique d'Areknamés.
Ce disque va peut-être me permettre d'approcher le monde de VDGG et je conseille à tous les amateurs de ce genre musical de prêter une oreille attentive à ce trio italien qui devrait sortir bien vite de l'anonymat.