En 1986, une compilation intitulée plus ou moins à tort "New Age Music" déboulait dans les bacs, proposant sous la forme d'un double vinyle un florilège de titres électroniques, d'artistes comme Tangerine Dream, Klaus Schulze, Ash Ra Tempel ou encore Jean-Michel Jarre. A leurs côtés, on trouvait d'autres noms un peu moins célèbres de ce côté-ci du Rhin, et j'y découvrais notamment un certain Robert Schroeder proposant 2 titres spécialement composés pour l'occasion ('Just a Love Song' et 'Quick Shot'). Avec "Flavour of the Past", l'artiste a souhaité proposer un ensemble de titres pour la plupart inédits, la majorité d'entre eux (8 sur 12) étant issue du milieu des années 80.
Aux côtés des deux morceaux précédemment évoqués, on retrouve notamment deux titres, issus de la bande son du jeu video "The Final Legacy", commandée à l'époque (1984) par la firme qui régnait alors en maître sur le domaine - Atari (voilà qui ne nous rajeunit pas !) - et publiée uniquement en K7 audio à l'époque. Si l'exhumation de ces compositions peut être intéressante pour les collectionneurs et les aficionados de Robert Schroeder, il en va tout autre quant à leur qualité musicale. En effet, ces 20 minutes de claviers midi et autres sonorités synthétiques issues des guitares synthétiseurs de l'époque s'avèrent tout bonnement insupportables pour nos oreilles actuelles. Et ce n'est pas la pauvre ritournelle qui habille ces longues plages bruitistes qui va relever le niveau, ni l'histoire qui sert de trame au jeu racontée auf Deutsch par-dessus la musique ! Pour les connaisseurs, tout ceci rappellera la fameuse B.O. "CodeName Wildgeese" produite à la même époque par Eloy.
De même, et à l'exception de la petite perle 'Just a Love Song' sur laquelle une guitare est judicieusement mêlée aux synthétiseurs, les autres titres issus des années 80's présentent les mêmes défauts : batterie électronique kitchissime, sonorités datées et mélodies sans intérêt. Quant aux morceaux provenant d'époques plus récentes, si leur traitement sonore s'avère sans commune mesure avec les horreurs de la décennie Top 50, leur intérêt reste très limité, le propos restant confiné à la mise en place d'ambiances typiquement new-age et particulièrement ennuyeuses.
Vous l'aurez compris, cette galette est à réserver aux collectionneurs et aux fans irréductibles déterminés à posséder l'intégralité des compositions de leur artiste préféré. Il n'est pas certain en revanche que les autres y trouveront leur compte, et je ne saurais que trop leur conseiller de partir à la découverte de l'univers musical de Robert Schroeder par le biais de ses productions les plus récentes.