The Lazys est un groupe australien qui ressemble en tous points à ce que doit être un groupe Aussie dans notre imaginaire. C’est en effet l’archétype du combo proposant un Hard Rock légèrement rugueux, diablement entrainant et clairement taillé pour la scène. Un de ces groupes de bar dont le style renvoie clairement à leurs compatriotes d’AC/DC, d’Airbourne, de Cold Chisel… Pour s’en convaincre, il suffit de s’envoyer 'Shake It Like You Mean It' pour constater une filiation évidente avec AC/DC (période "Fly On The Wall"). Le mimétisme en termes de son de guitare est impressionnant.

Mais il serait injuste et réducteur de considérer The Lazys comme un vulgaire ersatz de la bande à Angus, à l’image des Allemands de 42 Decibel (qui n’en sont pas moins excellents). Car s’il officie majoritairement, comme AC/DC, dans un Rock dur et énervé, le groupe se permet également quelques incursions dans des univers bien plus Pop, comme cela peut-être le cas avec 'Let You Down', un titre qui ressemble à un mix entre The Beatles, The Rembrandts et Bon Jovi. Ou bien dans la ballade acoustique que n’aurait pas renié un groupe de Glam US des années 80 ('Love Sick Boy'). On le voit, le grand écart artistique n’est pas loin.

Mais c’est bien de hard-Rock dont il est question ici. Un Rock énergique, exécuté sans fioriture, et reposant principalement sur des guitares omniprésentes. Le très efficace et entrainant 'Love Your Gun' en est le parfait exemple : dans un style mille fois revisité, le groupe parvient à se montrer à son avantage en livrant une composition assez irrésistible.

Alors soit, tout n’est pas exceptionnel dans cet album assez dense (12 titres). Mais si quelques morceaux se révèlent dispensables à l’image de 'Howling Woman' ou de 'Hard Luck', ils ne peuvent pas pour autant être taxés de "mauvais". Ils souffrent simplement d’un léger sentiment de déjà-vu, ce qui n’est guère étonnant dans ce style musical. Et s’ils ne parviennent pas à s’imposer comme des classiques incontournables du Rock, on ne peut pas leur retirer le fait qu’ils sont bien construits et interprétés avec conviction. Il ne fait d’ailleurs nul doute qu’en format "live" ces titres doivent avoir un tout autre impact, en se révélant bien plus marquants. Car la passion, la sincérité et la motivation sont des valeurs qui transparaissent clairement dans la musique de The Lazys, que ce soit au travers de la voix légèrement gouailleuse de Leon Harrison, ou bien des parties de guitares rythmiques de Liam Shearer. Bon, si l’on cherche la petite bête on pourra toujours arguer que la communication du groupe (site Internet, Wikipedia), est un peu puérile et qu’elle ne souffrirait pas d’un peu plus de modestie et de maturité. Mais d’aucuns diront que c’est aussi ça, le Rock ‘n Roll.

Loin d’être un énième groupe de Pub Rock dont les seules qualités résideraient dans son énergie et sa fougue, The Lazys prouve avec ce second album qu’il est capable de proposer des compositions marquantes et qui parviennent à sortir du lot. Si au surplus, ce quintet sait se montrer aussi convaincant en live que leur compatriotes d’Airbourne ou d’AC/DC, nous avons là un groupe très prometteur, qui possède de réels atouts pour se frayer un chemin dans ce style pourtant déjà bien pourvu en prétendants.