Que diriez-vous d’un petit tour dans la
machine à remonter le temps ? Pourquoi pas ? Alors allons-y ! 1975,
les Américains d’Angel sortent le premier de leurs six albums. Leur glam rock avant-gardiste
découvert par Gene Simmons et leurs costumes dignes de Kiss leur assureront à
l’époque une certaine notoriété. Leur frontman avait pour nom Franck Dimino et
c’est de lui dont nous allons parler aujourd’hui. En effet le sexagénaire vient
de sortir, avec "Old Habbits Die Hard", son premier album studio.
Le nom de l’opus suffira à lui seul à vous
indiquer de quel bois il se chauffe. En effet, c’est avec évidence que
l’auditeur, même distrait, constatera qu’il a affaire ici à un disque
de bon vieux hard rock classique d’antan. Il faut dire que les participants à la fête ne
portent plus de couches-culottes métalliques depuis belle lurette. Il en est
ainsi notamment pour l’équipe entière de guitaristes venant taquiner le manche sur
cette production. Accrochez-vous à votre déambulateur, ils ont pour nom Oz Fox
(Stryper), Paul Crook (Meat Loaf), Pat Thrall (ex-Asia + Meat Loaf), Punky
Meadows (Angel), Jeff Duncan (Armored Saints), Eddie Ojeda (Twisted Sister) et Rickey
Medlocke (Blackfoot). Voilà qui ne nous rajeunit guère.
La voix du Monsieur
nous ramène tantôt à Phil Mogg (UFO), tantôt à Bernie Shaw (Uriah Heep), parfois
à Biff Byford (Saxon) ou encore à Dave Meniketti (Y & T). Quant à la
musique prodiguée, c’est comme si votre toubib vous avait prescrit une
cure de jouvence pour effacer vos rides et vos rhumatismes, c’est du bon vieux
hard rock ’n’ Roll des familles, du "comme on en fait plus", du "c’était mieux avant" si vous préférez.
Du coup on croise ici et
là, pêle-mêle,
l'Uriah Heep des 70's, de l’orgue Hammond, l’UFO des débuts, des riffs de guitare old school
, le 'Kashmir' de Led Zep ('Can’t Stop Loving You'), du groove de la grande époque,
Legs Diamond, des soli de six-cordes du bon vieux temps, le Saxon de Wheels Of
Steel, des passages purs rock ‘n’ roll, AC/DC version prémices, des partitions à
la Gregg Giuffria, les deux premiers albums de Journey…bref un véritable melting pot
d’antan.
Voilà bien un album
destiné à la frange nostalgique de la population hard rockeuse et par là-même
un opus à ne - peut être - pas mettre entre toutes les oreilles. En effet, il
ne faut pas être réfractaire aux sons des 70’s si on veut apprécier ce disque
fort conventionnel et définitivement tourné vers un passé qui commence à
furieusement dater.