Hollandais, signé sur le défunt label SI Music (dont 1995 sera justement l’année de la mise à mort), contemporain de Ywis, For Absent Friends et Cliffhanger - qui ont tous délivrés des albums dans la plus pure tendance néo-progressive du temps où le peuple batave en livrait à la pelle en veux-tu en voilà -, Light ne déroge pas à la règle et est l’auteur d’un unique album dans la plus pure tradition du moment.
Ceci dit, la bande a la particularité d’avoir utilisé un orchestre traditionnel intervenant sur l’epic ‘Dreams,’ morcelant celui-ci en son sein à plusieurs reprises où instruments à cordes et à vent croisent le fer avec une chorale donnant des allures monacales ici et là. Il y a une forme d’intelligence musicale pour avoir osé un pari comme cela …Et il est réussi car ‘Dreams’ se déguste d’un bout à l’autre, alternant des atmosphères plus ou moins fiévreuses mais ô combien logiques dans les enchaînements.
Les nappes dégoulinantes de claviers ne sont pas si légion (‘Following Eyes’), les soli de six-cordes parsèment les compositions : ‘Just Feelings’, ‘Elephants On Tightrope’ et son introduction à rallonge rythmée avant un final sirupeux mais magnifique suivi de l’instrumental ‘Carnivor Feast’ répondant à l’introduction initiale. Il y a de la technique et une recherche mélodique non feinte dans ce groupe, c’est peut-être ce qui pourra dérouter les adorateurs du pur néo.
‘God On Wires’, ballade faisant honneur aux qualités vocales des trois protagonistes tenant ce rôle - seul le batteur ne s’y risque pas - est basé sur une mélodie imparable et permet d’assister à un dialogue guitare-claviers démontrant les talents des instrumentistes.
‘Dream On’ est finalement le titre le plus faible, par sa durée ne permettant pas aux thèmes de se développer malgré un solo électrique de belle facture. Le final ‘Juice Of Burning Meat’ est un simple duo guitare-voix, joli mais sans intérêt.
Light n’aura brillé qu’une fois mais cet album a bercé mon passé dans la période du début des années 90 où le néo-progressif hollandais n’arrêtait pas de nous proposer des groupes chaque semaine. Le label SI Music aura permis en tout cas de belles découvertes, Light fait partie de celles-ci.