Après la production et l'écriture du dernier album Allen/Lande, "The Great Divide" où il avait été globalement à la hauteur, Timo Tolkki revient dans un nouveau projet avec Caterina Nix au chant. On connait Timo Tolkki qui, depuis son départ de Stratovarius, navigue de projet en projet sans réellement retrouver ni inspiration, ni envie ou audace. Pour ce groupe, il s'occupe de la production, de la guitare, de la basse et du clavier. De son coté, Caterina Nix nous arrive du Chili. Elle s'est fait connaître en participant au deuxième volet du Timo Tolkki's Avalon. Auparavant, elle était la chanteuse et tête pensante du groupe chilien de metal gothique Aghonya, qui a sorti un album "Oxygen" en 2008. Chaos Magic permettra-t-il de redonner de l'allant à la carrière de Tolkki ?
Pour parler des points positifs, saluons l'effort de la sud-américaine
qui délivre une partition sans fausse note. Dotée d'une voix
relativement souple qui rappelle souvent celle de Sharen Den Adel
(Within Temptation), Caternia Nix sait forcer un peu le trait de sa voix
plutôt limpide. Elle parvient à monter assez haut dans les aigus dans
un registre suave et mélodique. Malgré la grande justesse, il y manque toutefois
de la personnalité, de la variation et de l'originalité. Autre point
plutôt plaisant, la production qui est plutôt à la hauteur, et des
chœurs qui donnent un soupçon de relief à la musique.
Mais pour aller droit au but, il faut avouer que malgré des mélodies parfois presque agréables, cet album ne fera pas date dans l'histoire du métal mélodique. Tolkki a encore une fois réalisé un album insipide, sans relief, de pop (à peine) metal, sans âme. Il semble avoir définitivement perdu ses qualités de compositeur et de musicien. Le cruel manque d'inspiration va jusque dans les enchainements systématiques sans aucun liant, dans l'absence de riffs identifiés (sauf sur 'One Drop Of Blood', à la limite) et même de solos. Les mélodies ne sont même pas percutantes - à l'exception peut-être de 'Passionflow' ou ' Dead Memories' avec beaucoup de mansuétude -alors que tout ne repose que sur les lignes de chant déclamées et assumées par Caternia Nix, soutenue de temps à autre par des chœurs ou une orchestration sans aucune surprise. Les rythmiques sont d'une pauvreté effarante, se résumant même parfois à des boucles électroniques sans saveur. Même la pseudo ballade celtique 'Please Don't Tell Me' passe au travers.
Encore une occasion manquée pour le multi-instrumentiste finlandais qui donne le sentiment d'avoir perdu son âme, son cœur et son fluide créateur, ce qui aboutit à une musique sans plaisir, sans vie et d'une grande platitude. Malgré quelques atouts au départ, notamment la voix de Caternia Nix, plutôt agréable, rien ne semble pouvoir sauver Timo Tolkki de l'errance dans laquelle il s'enfonce depuis maintenant de longues années.