George Lynch, guitariste de Dokken de 1981 à 1987 a fondé Lynch Mob en 1989 sur les ruines du mastodonte californien. La carrière du groupe est faite de splits et de réformations depuis 25 ans mais la discographie de Lynch Mob est riche de 6 albums d'un très bon hard mélodique comme en témoigne l'excellent "Sun Red Sun" sorti il y a tout juste un an. Fort d'un effectif presque stable, Lynch double la mise 11 mois plus tard avec "Rebel".
L'introductif 'Automatic Fix' renoue avec la rythmique ronflante entrevue sur "Smoke And Mirrors" et propose un refrain à la mélodie entêtante. Effet immédiat garanti. Même constat sur les titres suivants avec toutefois moins d'immédiateté mais la même efficacité, surtout 'Between The Truth And Lie'. Riffs et mélodies sont simples et assez rentre-dedans pour déclencher un plaisir d'écoute instantané. La voix de Oni Logan, dans un registre proche de David Coverdale, est du meilleur effet sur les compos blues-rock de l'album ('Pine Tree Avenue', 'Dirty Money'). La basse, longtemps le talon d'Achille du groupe qui a vu pas moins de huit bassistes se succéder dans le line-up, est ronflante à souhait et très présente ce qui en ravira les amateurs. Lynch quant à lui s'octroie la part du lion avec des guitares limpides sur les riffs, les chorus ou les soli, toujours justes et équilibrés
La seconde partie de l'album lorgne plus vers le blues que vers le métal avec cependant une tendance à l'essoufflement, notamment sur la ballade 'The Ledge' un peu mielleuse malgré, encore une fois, une interprétation vocale convaincante. Baisse de régime également sur 'The Hollow Queen' aux ficelles mélodiques un peu grossières tout comme sur 'Sanctuary', ces deux derniers titres étant largement dispensables car en dessous du niveau général de l'album. Par contre, le bluesy 'Kingdom Of Slaves' aurait trouvé sa place sur la plupart des albums de hard rock des années 80, alors que 'War' lorgne allègrement du côté de la Vierge de Fer avec ce petit plus de personnalité propre à Lynch Mob.
"Rebel" soutient fièrement la comparaison avec ses prédécesseurs, malgré une grande proximité avec "Sun Red Sun" sorti moins d'un an avant. Certains titres un ton en-dessous auraient mérité de rester dans les valises de George Lynch mais l'ensemble est de bonne facture et la production impeccable embellit encore un peu plus le tableau procurant un son rond et pur qui matche parfaitement avec des compos hard-blues que les amateurs de Whitesnake, Aerosmith ou Night Ranger ne manqueront pas d'apprécier. La seconde jeunesse de Lynch Mob lui permet connaître la période la plus prolifique de sa carrière, et également la plus régulière avec des albums d'une grande authenticité, sans passéisme aucun, s'inspirant d'une expérience et d'une sensibilité qui forcent le respect, "Rebel" en étant l'exemple parfait.