Pour son nouvel album, The Arrs monte encore d'un cran dans le côté brutal en mettant le chant clair de côté au profit d’un tabassage en règle, pour lequel il a fait appel à certains confrères pour des duos costauds. Le disque prend souvent une allure death métal redoutable et de cet ensemble massif de onze titres plus deux interludes se dégagent pas mal d’excellentes chansons aux textes forts autour de la vie humaine et du temps qui s’écoule.

L’album attaque fort d’entrée avec ‘Kombat’ et ‘Acta Non Verba’. D’une brutalité rare, ces deux chansons dévastent tout sur leur passage, du chant à une rythmique énorme en passant par des riffs acérés et des refrains pêchus. Et la suite du disque ne faiblit pas, certes avec une recette qui reste la même, mais le groupe sait apporter des petites touches de variété ici et là pour ne pas lasser.

Ainsi les titres avec invités font très mal aux cervicales. ‘Khronos’ en est la meilleure preuve qui, bien que doté d’un riff plus mélodique et nuancé, ne fait quand même pas de quartier grâce à la participation de Julien de Benighted, son intervention faisant basculer le morceau vers un death grind incisif. On citera aussi ‘Prophétie’, une autre bombe en forme de quintessence du style avec l’intervention de Poun de Black Bomb A et des paroles inspirées d’un discours fort de Robert Badinter que l’on entend au début du titre. Ressortent aussi ‘Hors Norme’, plus typé hardcore avec la présence d’Alex d’Obey The Brave, ainsi que ‘Titans’, ‘Nos Erreurs’ ou encore ‘IV Horizons’. Certes l’ensemble est parfois très compact mais les interludes permettent de respirer et la qualité d’écriture fait oublier cette forte densité.