Pour le huitième album de son projet Apogee, Arne Schäfer s'éloigne sensiblement des ornières musicales qui lui ont valu de bien mauvaises appréciations par le passé sur Music Waves. Bien sûr, il reste seul maître à bord, auteur et compositeur, jouant tous les instruments, si ce n'est la batterie et les percussions confiées à Eberhard Graef, mais le changement n'est pas là ...
La lecture de la liste des pistes peut de prime abord faire craindre le pire lorsqu'on constate que le premier titre, "The Art of Mind", qui donne son nom à l'album, affiche une durée de près de vingt minutes. Dès la première écoute, l'auditeur amateur de belles mélodies sera ravi de constater que le multi-instrumentiste teuton a su créer une pièce dont les cinq parties ne sont pas autant d'errances sans suite, mais bel et bien cinq mouvements cohérents. La musique est teintée de symphonisme sans être grandiloquente empruntant çà et là quelques plans au néo-prog.
Les quatre autres titres qui composent le reste de l'album sont du même acabit. Mélodiques, souvent agrémentées de piano (instrument de prédilection d'Arne Schäfer), ils ne présentent qu'un seul défaut : le manque de prise de risque. A l'opposé de certains de ses albums précédents qui souffraient de trop de changements de rythmes, de trop de mélanges des genres, "The Art of Mind" se révèle un peu trop homogène (le chroniqueur de prog n'est jamais complètement satisfait !).
Ne boudons pas notre plaisir puisque Apogee nous offre (enfin ?) un album écoutable de bout en bout, qui devrait même apporter par moments un vrai bonheur aux oreilles 'progophiles'. Comme on le disait chez moi : il passe comme une lettre à la poste !