Pour son second album, Kinetic Element ne fait pas dans le succinct, il nous offre plus de soixante-dix minutes de musique en cinq pistes seulement ! Il faut dire que le groupe a mis près de six années pour concocter le successeur de "Powered By Light", le temps nécessaire pour composer des titres de plus de dix-huit ou vingt minutes.
Côté line-up, pas de changement, le quatuor, toujours emmené par Mike Visaggio, n'a fait appel qu'à trois invités pour assurer les vocaux. C'est côté musique que se trouvera une sensible évolution qu'on ne pourra toutefois pas qualifier de révolution. Les influences vintage sont bien présentes avec quelques sons de claviers Hammondoïdes et des lignes de guitares très yessiennes. Si on ajoute à ces deux éléments une basse qui claque comme une Rickenbaker et des passages acoustiques (piano ou guitare, voire les deux ensemble) très 70's, on peut se faire une idée assez nette de la sonorité principale de l'album.
A l'écoute des cinq pistes, et notamment des deux plus longues, 'War Song' et 'Vision Of A New Dawn', des noms de formations plus récentes viennent à l'esprit tels que Spock's Beard ou Transatlantic. Mais n'espérez pas entendre ici la fougue envahissante de Portnoy ou les soli fulgurants de Stolte, la comparaison s'arrête à la façon de placer le chant sur les claviers et d'enchaîner les thèmes. La musique de Kinetic Element est beaucoup plus soft que celle des deux groupes précités (certains diront dommage !) et reste de fait plus près des influences prog-folk ou Canterbury.
Avec "Travelog", Kinetic Element a fait un pas vers un style qui lui est propre, gardant les inspirations vintage, mais en y mêlant une écriture plus moderne. Les amateurs de metal peuvent passer leur chemin : ici on fait plus dans la poésie camélienne que dans le rentre-dedans du "Théâtre du Rêve".