Après avoir proposé en 2014 un "Hearts Needle" plus intimiste et côtoyant par instants le sublime, les Widowbirds sont déjà de retour avec un album un peu plus direct.
Vocaliste hors pair, Simon Meli, accompagné d'une formation toujours aussi stable et viscérale, mériterait enfin d'atteindre la notoriété. C'est que des groupes qui donnent dans le Rock Psyché typé 70's se bousculent au portillon depuis plusieurs années déjà. La mode est là, les jeunes se font des sous dessus, et pas toujours de façon la plus honnête et les vieux y reviennent par nostalgie (ou de façon pas très honnête non plus). The Widowbirds s'est lancé dans cette danse dès sa création, et le fait avec une telle sincérité qu'il mériterait bien enfin un peu de reconnaissance même si cela ne semble pas encore pour maintenant. Dommage ! Volonté du groupe de rester en marge ou communication défaillante, quoi qu'il en soit, ne boudons pas notre plaisir de les voir déjà de retour.
'When The Rain Has Come' nous offre d'entrée ce que le groupe fait de mieux : un Hard Rock british typé 70's où l'authenticité se voit renforcée par un propos simple et concis, mais finement exécuté. Le groupe ne s'encombre de rien et va à l'essentiel comme peu de formations aussi jeunes savent encore le faire aujourd'hui : un riff, une mélodie vocale qui coule avec un naturel évident, un solo, beaucoup de sueur et de cœur, et le tour est joué.
Ceci posé, le groupe va nous offrir une série de titres plus légers et directs comme un 'Born' tout en rythmique Rock N'Roll, guitare psyché et chœurs primaux, le sautillant 'Making It Up...' qui ferait taper du pied John Fogerty lui-même, ou encore un 'Words You Throw' aux allures Folk intemporel sur lequel les nappes de claviers évoquent un Knopfler en plus enjoué.
La formation va ensuite se montrer plus fine sur 'Where The Lights Burn Low' dont la succulente envolée mélodique rappelle quelques hits des Yardbirds ('Mr. Saboteur' en tête), un 'Sweet Trouble' frôlant la ballade Folk où les claviers et Hammond de Tony feront encore une fois merveille, le psychédélique 'Wicked Servant'.
Proposant des titres dépassant rarement les 4 minutes afin de maintenir une certaine dynamique, voire une dynamique certaine, The Widowbirds nous offre dans les dernières encablures un 'Dream Catcher' mystique et monumental. Une fois encore très simple en apparence, les mélodies vous happent, le refrain vous vrille la tête, l'accélération sur le solo surprend, et si nous étions soudain revenus en 1968 dans un Summer Festival à San Francisco ??? A entendre 'Suffer Me Gladly' où planent encore des fantômes de formations comme les Byrds, Janis Joplin ou Jefferson Airplane, cela paraît tellement probable qu'on en retrouverait de la poussière dans les cheveux, une drôle de cigarette dans la poche et quelques coups de soleil sur les épaules.
"Back Into The Blue" la joue intelligemment en revenant à une certaine simplicité et plus de légèreté, et s'il n'atteindra pas les sommets du précédent effort, il saura vous emmener ailleurs, parfois bien loin dans le temps, avec tout autant de réussite. Voilà sans le moindre doute une bande son idéale pour votre été, et les saisons à venir.