Quatre ans après avoir présenté son nouveau bébé Blue Murder et son album éponyme, John Sykes, tout droit sorti de Tygers Of Pan Tang, Whitesnake et Thin Lizzy, remet le couvert avec ce "Nothin’ But Trouble" en 1993. Exit Carmine Appice et Tony Franklin, la batterie et la basse sont désormais confiées à Tommy O'Steen et Marco Mendoza (qu’on retrouvera bien des années plus tard dans Thin Lizzy).
Le premier album du combo avait cartonné furieusement. L’osmose entre les velléités mélodiques du groupe, la puissance de feu de la section rythmique et la sensibilité à fleur de peau du blondinet guitariste avaient sacrément impacté les derniers feux de cette décennie bénie des Dieux du Hard Rock. Cet opus restera un classique. Son successeur ne lui arrivera pas à la cheville.
En effet, malgré une entrée en matière rassurante, un 'We All Fall Down' dans la lignée de l’œuvre précédente auquel s’ajoutent 'Runaway', 'Save My Love' - que n’aurait pas renié le serpent blanc - et 'I Need An Angel', cette nouvelle production déçoit grandement. Le doute commence à nous habiter dès le second morceau avec cette reprise incongrue d’'Itchykoo Park', un titre des Small Faces (un groupe britannique des années 60 !). S’ensuit une succession de compositions exsangues d’inspiration mélodique et sans réelle pêche, en tout cas communicative.
Ce second album studio peu réussi sonnera le glas du groupe : il ne réapparaitra que sur le Live "Screaming Blue Murder" qui ne reprendra, l’année suivante, qu’un quart de cet opus, c’est dire. Nous avons donc affaire ici à une des plus éphémères réussites, en même temps qu’un des plus regrettables échecs musicaux, que le petit monde du Hard Rock ait connu.