Memento Waltz est un groupe pour le moins surprenant et entêté. Issus des années 90, en pleine révolution du metal progressif technique dont les fers de lance sont Watchtower et Psychotic Waltz, les Italiens ne profitent pas de ces opportunités pour exploser. Il faudra attendre 2015 et la réédition de son véritable premier album, "Division By Zero" sorti pourtant 2 ans auparavant, pour que Memento Waltz fasse parler de lui. Mais dans l'intervalle le groupe n'a pas fait évoluer sa musique et reste fermement attaché à un son et un style de plus en plus désertés par les formations de metal progressif.
Quand retentit le bruitage "arrêt critique", qui a fait cauchemarder tous les utilisateurs de Windows XP, on se dit que Memento Waltz est encore retenu dans les couloirs du temps. En cette époque de tyrannie du progrès et changement perpétuel, cette petite résurgence d'un passé pourtant proche a quelque chose de surannée. Entre l'EP de 2013 "Antithetis Of Time" et "Division By Zero", le groupe n'a rien changé et l'orientation artistique est reconduite. 'Omicron' donne le ton d'un court album dont les analyses et conclusions sont peu ou prou similaires à celles de "Antithetis Of Time".
Les sept morceaux de "Division By Zero" sont un amoncellement de séquences hyper techniques aux finitions souffrant parfois d'un manque de précision, dont les bonnes idées (les phrasés crimsoniens de 'A New Beginning' ou le pont à la basse d'Omicron', dont l'irrésistible clip vaut le détour) parviennent difficilement à s'extraire de l'épaisse matière psychédélique et fusion ('Opus Alchemicum'), de metal progressif fait de mélodies dissonantes ('Achille's Paradox'), de bruitages bizarres ('Omicron') et de chants emphatiques ('A New Beginning' et 'Emphasize'). Les passages atmosphériques ('Mechdreamer') ou jazzy ('Europa') sont par ailleurs bien maîtrisés par Memento Waltz et apportent le contraste juste en contrepoint de la haute densité technique ambiante.
Il n'y a pas de surprise à retrouver Memento Waltz dans un style qu'il ne veut vraisemblablement pas abandonner. Les mêmes constats rencontrées lors de l'écoute de "Antithetis Of Time" se retrouvent avec "Division By Zero" mise à part une production moins clinique que pour l'EP, qui en facilite d'autant plus son immersion.