Il n’aura pas fallu longtemps aux Suédois de Mustasch pour proposer leur huitième album, "Testosterone", à peine plus d’un an après "Thank You For The Demon". D’un stoner rock à ses débuts, le groupe a ajouté des cordes à son arc musical pour peu à peu créer un style unique. Avec des touches plus pop et mélodiques, il se fait à présent le croisement de Ghost et de Volbeat avec cette capacité à créer des chansons aux fortes mélodies.
La partie mélodique est accrocheuse en diable. Le groupe excelle pour créer des chansons douces et pop qui feraient rougir Ghost de jalousie. D’entrée avec ‘Yara’s Song’, Mustasch nous émerveille avec cette ballade mélancolique montant doucement en puissance. Tout en pudeur ce titre bénéficie d’un superbe chant très pop, d’une mélodie très forte et de très belles orchestrations. ‘The Rider’ est une ballade typée country avec un feeling énorme tout en sensibilité au chant alors que ‘Dreamers’ mélange intelligemment ballade et esprit hard 80’s sur un refrain irrésistible proche de Europe et des soli typiques de ce style.
Mais Mustasch sait aussi faire parler la bonne vieille poudre hard stoner au détour de quelques petits missiles. Ainsi avec les très remuants ‘Breaking Up With Disaster’, ‘Down To Earth’, ‘Under The Radar’ et ‘Be Like A Man’, il signe des compositions fraîches et immédiates. Les refrains sont énormes, les soli impeccables avec comme conséquence de donner envie de remuer son corps avec frénésie. Le mix entre hard stoner et hard mélodique, parfois proche de Def Leppard comme sur ‘Under The Radar’, se fait avec un bonheur rare et chacun de ces titres est taillé pour cartonner.
Avec "Testosterone", Mustasch prouve une fois de plus qu’il est garant d’une nouvelle virilité qui sait manier à la fois la puissance brute et émotions pures. Cette alchimie fonctionne à la perfection et en découle dix chansons, concentré magistral du meilleur de l'art du groupe. Il faut maintenant lui souhaiter d’enfin rencontrer le succès qu’il mérite, un tel talent ne pouvant rester encore longtemps dans l’ombre de formations moins douées.