Toujours aussi inspiré, le combo germano-suédois revient avec la livraison annuelle de son AOR à l'identité désormais reconnaissable entre toutes. Sorti fin 2008 au Japon sur le label Avalon, le sixième opus, intitulé "Dreamcatcher", débarque en Europe au début de l'année 2009 chez Escape. Avec presque une heure de musique pour 13 titres dont une (longue) introduction instrumentale, le quatuor, renforcé pour l'occasion par Martin Kronlund (Gypsy Rose, White Wolf), ne semble pas s'essouffler. Le risque est cependant important de le voir se répéter en enchaînant si rapidement les productions discographiques, même si le talent de chacun des membres ne peut désormais plus être remis en question.
'Welcome... (Intro)' lance les hostilités en mariant guitare et synthés dans un style à la fois progressif et futuriste n'étant pas sans rappeler certaines bandes originales de film, comme pour asséner immédiatement une évidence : oui, Last Autumn's Dream est capable de se renouveler. En effet, la patte est toujours reconnaissable et des titres tels que les très mélodiques 'Hold On To My Heart' ou 'The Last To Know' offrent à nouveau ce délicat équilibre entre ambiances typées 80's et refrains imparables. Les ballades sont encore présentes en nombre, mais si 'Never Faraway' reste dans une veine suave et classique quoi que toujours agréable, 'Frozen Flower' se fait mid-tempo et flirte avec les frontières de la pop. Quant à 'When My Love Has Left Your Heart', elle offre un refrain envoûtant et un solo final qui feront fondre les cœurs les plus durs.
Si l'on ne peut pas parler de révolution, quelques nouveautés sont à signaler, comme les énergiques 'Alarm' et 'Your Kind Of Loving' avec leur tempo plus élevé et un chant plus agressif qu'à l'accoutumé. A signaler également une composante mélancolique développée sur 'When Love Strikes Down' à la fois tragique et mélodique et doté d'un solo véloce et lumineux, et sur le mid-tempo 'Who Needs Love' au refrain direct et efficace. Enfin, il serait dommage de passer à côté de l'énergique 'One By One' au refrain catchy et aux synthés prégnants, et surtout de 'Silent Dream' débutant telle une ballade avant de développer une interprétation théâtrale renforcée de lignes de cordes.
En maintenant un haut degré d'exigence artistique et une approche toujours aussi accessible, "Dreamcatcher" installe définitivement Last Autumn's Dream sur les sommets de l'AOR mondial. Les mélodies sont plaisantes sans être simplistes et l'ensemble est à la fois accrocheur et suffisamment varié pour entretenir l'intérêt sans temps mort. Les Scandinaves ont désormais une marque de fabrique forte sans être figée, ce qui laisse envisager une suite d'une qualité à la hauteur de cet opus que les amateurs du genre se doivent de posséder.