Il faut mettre de côté l’aspect hautain du chanteur pour ne garder que la musique. Et de ce côté-là, la surprise est plutôt bonne. Tate dispose d’une production de qualité, claire et puissante et il a su s’entourer très correctement. Il reste surtout un maître vocalement, s'il a perdu un peu en puissance, son timbre mélancolique est toujours aussi envoûtant. "The Key" dispose ainsi de bons morceaux qui font plaisir à écouter après tant d’errances. Loin d’un heavy mélodique basique, on navigue dans un heavy progressif que l’on peut placer à mi-chemin entre "Operation Mindcrime" et "Promised Land" pour la face plus pop.

Déjà Tate sait créer un univers propre à un concept-album, de l’introduction montant doucement en puissance aux interludes sombres, acoustiques et symphoniques comme sur ‘Ambush Of Sadness’. De plus, il a retrouvé une certaine inspiration. Avec ‘Re-Inventing The Future’ il signe même sa meilleure chanson depuis longtemps. On y retrouve à la fois des aspects heavy, un côté épique et des passages plus calmes dans un esprit progressif digne du passé. Dans le même ordre d’idée, ‘The Fall’ se montre convaincant avec son saxophone et son ambiance mélancolique. Enfin, Tate brille vocalement sur les deux ballades ‘On Queue’ et ‘Kicking In The Door’, dans l’esprit de "Promised Land".

L'album contient néanmoins des moments plus faibles, Tate renvoyant sur quelques chansons avec son style récent de composition. ‘Burn’, titre assez heavy passe plutôt bien tandis que  ‘Ready To Fly’ et ‘Life Or Death’ lorgnent vers la pop avec des passages au piano et des ambiances calmes. Cela se laisse écouter mais manque de puissance et de refrains forts. Enfin, sur ‘The Stranger’, Tate tente de moderniser son propos en flirtant avec l’alternatif. Pas désagréable même si cela surprend et détonne dans ce disque.