Millenium nous a habitués depuis 5 ans et 4 albums à un rock néo-progressif que certains considèrent auto-plagiaire. Bien que reconnaissant le peu d'évolution des compositions d'un album à l'autre, je me suis toujours complu à l'écoute de leur musique. C'est donc avec envie que j'ai découvert ce nouvel opus.
Ma première impression fut très négative, due d'une part à une jaquette hideuse et un rapide premier survol qui me laissait pantois de déception. Cet "Interdead" m'a laissé une impression initiale dérangeante : là où j'attendais du néo-prog symphonique et sirupeux je n'ai trouvé que pop guillerette.
J'ai donné une seconde chance à ce disque en lui octroyant une nouvelle écoute plus attentive, puis une autre, puis... Au fil des ces écoutes j'ai découvert que si le style était évidemment plus pop que néo, Millenium offrait un moment de détente qui n'était pas si déplaisant que ça.
Les vocaux sont très déroutants du fait de l'apparition très fréquente d'une voix féminine en chorus ou en solo, sur un registre très chanson. J'y entends du ABBA (mais très peu), du Jefferson Airplane et d'autres tonalités moins identifiables. Les interventions fréquentes d'un saxo alto font penser nettement à Supertramp alors que certaines interventions de clavier rappellent Manfred Mann.
Petit détail agaçant, presque tous les titres se terminent sur les 'agréables' stridulations d'un modem !
Du coté des choses positives, il y a des soli de guitare somptueux et pour s'en persuader il suffit de se laisser transporter par celui de 'Lady' à partir de la troisième minutes. Les claviers sont souvent de très haut niveau comme lors de ce duo piano-saxo sur 'Demon'. Les voix sont excellentes, tant celle de Sandra que celles de Lukasz.
Si on oublie qu'on aimait Millenium pour son prog sombre de "Vocanda" ou de "Reincarnation", on a des chances de se laisser séduire par ce "Interdead" et sa pop progressive, peut-être moins intense qu'un bon néo, mais qui, en fin de compte, apporte un plaisir d'écoute simple et direct.