1983
- "The Eleventh Hour !", quatrième album de Magnum débarque dans
les bacs une petite année après son prédécesseur, l'excellent "Chase The Dragon". Malgré le classement très honorable de ce dernier
dans les charts (17ème), Jet Records affiche sa radinerie en
assurant un marketing pitoyable du nouveau produit et, comble de manque de flair, refuse au combo un producteur de renom, les forçant
ainsi à se débrouiller seuls avec les manettes. Tony Clarkin
prendra ses responsabilités en produisant lui-même l'album et Jet
Records sera renvoyé à ses chères études et privé de tenir
compagnie aux Britanniques pour la suite de leurs aventures.
A
contrario, Rodney Matthews reste fidèle au groupe et assure une fois
de plus un travail remarquable doté d'une puissance évocatrice
particulièrement sombre, que l'on retrouve à travers les
titres de l'opus. L'ambiance musicale est pesante et les paroles sont
au diapason. "The Eleventh Hour" est par ailleurs plus connoté
progressif que son frère aîné tout en étant presque aussi musclé.
Cet album sera au demeurant, de toute la discographie du combo, le seul
qui associera, de manière aussi poussée, ces deux tendances
concomitamment. Aucun frémissement FM, aucun titre guilleret, aucune
tentative radio friendly au programme, sauf éventuellement 'Hit And Run'.
Nous avons à faire à du hard rock sombre, progressif et teinté des
mélodies reconnaissables des sujets de sa Majesté.
Contrairement
à "Chase The Dragon", aucun titre ne restera immortel, la faute
certainement à l'absence d'impact immédiat des mélodies, au côté
plus expérimental des structures des morceaux. "The Eleventh Hour !" s'apprécie sur la durée. Du coup cet opus fait partie des rares
albums oubliés de Magnum. La promotion déplorable et la fin de la
NWOBHM ayant également bien entendu participé à son faible impact
à l'époque.
Dommage
pour 'The Prize', 'The Great Disaster', 'Vicious Companions', 'The Word' ou 'Young And Precious Souls' notamment, brûlots qui font de cet opus un
objet à ne pas laisser s'empoussiérer dans votre discothèque.
Ressortez-le de sa cachette si vous vous l'étiez procuré à
l'époque, vous prendrez plaisir à le redécouvrir. Quant à ceux
qui sont passés à côté, rattrapez-vous et complétez votre
collection, "The Eleventh Hour !" est une œuvre de choix, quoique
le hasard ou la conjoncture lui aient réservé.