Cet adjectif pourrait avec précision s'appliquer à "Dreamcatcher", premier album solo d'Eddie Mulder, guitariste connu pour avoir participé aux groupes néerlandais Flamborough Head, Trion et Leap Day. Délaissant les envolées floydiennes qui caractérisaient son style au sein de ces formations, Eddie se fait plus intimiste en nous livrant des pièces dans une manière très proche des "Private Parts & Pieces" d'Anthony Phillips : (rarement) accompagné de discrètes touches de claviers par les complices des groupes précités, il distille de jolies mélodies à la guitare acoustique (avec parfois un peu de slide), procédant par de lentes dérives de thème.

Mais là où Ant Phillips savait varier les plaisirs en alternant le piano avec les pièces de guitare, et avec des variations d'une grande délicatesse et une mélancolie toute en progression, Eddy se complaît dans une monotonie qui, sans être désagréable, n'est pas suffisamment accrocheuse pour stimuler l'attention. Sur la durée, le procédé devient fort monotone, et la myorelaxation dont il est question plus haut s'installe avec obstination.